Ce qui est ressorti des États généraux de l’alimentation
L’agriculture biologique a été au menu des Etats généraux de l’alimentation, organisés à l’initiative de l’Etat, du 20 juillet au 21 décembre 2017. Les suites de cette phase de réflexion et de consultation restent incertaines.
Comment favoriser l’accès à une alimentation saine, sûre, durable ? Et comment équilibrer les relations commerciales entre agriculteurs, transformateurs et distributeurs ? Autrement dit, comment mettre fin à la crise que traverse l’agriculture conventionnelle ?
Autant de questions qui ont été abordées lors des Etats généraux de l’alimentation. Cette vaste consultation se présentait comme « un temps de réflexion partagée et de construction collective de solutions nouvelles ».
Concernant l’agriculture bio, les Etats généraux de l’alimentation mentionnent dans leurs conclusions le souhait de « développer » ce modèle agricole via, notamment, « un nouveau plan Ambition bio sera défini courant 2018, avec des objectifs chiffrés précis d’ici à 2022 ».
La bio pour réussir la transition écologique
La volonté de réussir la transition écologique de l’agriculture française est également soulignée. Dans cette optique, les modalités de mise en œuvre du calendrier d’élimination progressive des pesticides, dont le glyphosate, seront précisées dans le courant de l’année.
Quant à l’approvisionnement de la restauration collective, des objectifs chiffrés peu ambitieux sont indiqués pour 2022 : 50% de produits sous signe de qualité, c’est-à-dire comportant des mentions valorisantes, et au moins 20% de produits issus de l’agriculture biologique.
Un nouveau plan Ambition bio sera défini courant 2018, avec des objectifs chiffrés précis d’ici à 2022.
Au volet recherche et innovation, ces Etats généraux concluent que « la recherche publique sera mobilisée en priorité sur la transformation des systèmes agricoles vers l’agro-écologie et les alternatives aux produits phytosanitaires, l’alimentation humaine, la bio-économie durable ».
De même, dans son ambition de veiller à l’équilibre des relations internationales, il est écrit que « l’agro-écologie et l’agriculture vivrière seront soutenues dans les dispositifs d’aide au développement et qu’un nouveau plan d’action pour développer le commerce équitable sera adopté ».
Pas assez de mesures concrètes
Reste à observer quelles suites concrètes seront données à ces conclusions portant sur l’agriculture bio. L’absence, à la clôture des Etats généraux, du ministre de la Transition écologique, qui devait pourtant prononcer une allocution, n’augure rien de bon.
Et les 50 organisations de la société civile, rassemblées au sein d’une plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire, sont restées sur leur faim.
Ces acteurs ont regretté que le gouvernement ait opéré, en parallèle à cette consultation, des reculs sur des sujets cruciaux comme l’autorisation de nouveaux néonicotinoïdes (un insecticide responsable de la mort des abeilles).
Ils ont aussi pointé du doigt le fait que les décisions sur la phase sociétale et environnementale soient reportées sine die, alors qu’ils attendaient des mesures concrètes accompagnées de calendriers et de moyens.
Aude Raux