Questions à… Bertrand Swiderski, directeur du développement durable du groupe Carrefour
Pourquoi avoir lancé le « Marché interdit » en septembre 2017 ?
C’est la suite logique de notre engagement visant à protéger la biodiversité. Cette action s’inscrit dans une stratégie globale de Carrefour.
Rappelons que notre groupe avait banni, dès 1999, la vente d’OGM et dérivés dans les produits alimentaires de notre marque.
Votre « Marché interdit » suppose-t-il que la loi nous prive de milliers de fruits et légumes ?
Il s’agit d’emmener le consommateur sur le complexe sujet de la réglementation des semences.
C’est pourquoi nous avons mis en ligne une pétition (change.org : 82 671 signataires en mars 2018) visant à changer la loi qui, certes, n’interdit pas la commercialisation de fruits et légumes de variété paysanne, tel l’artichaut camus du Léon, mais la vente de leurs semences.
Et ce, parce qu’elles ne figurent pas au Catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées.
Quelle sera votre prochaine étape ?
Aujourd’hui, nous souhaitons être des défricheurs dans la transformation du marché. Il s’agit de faire preuve de pédagogie envers les consommateurs, mais aussi de considérer les producteurs comme des partenaires : pour notre « Marché interdit », nous avons noué un partenariat avec deux coopératives bretonnes de producteurs (Kaol Kozh et Bio Breizh).
Ils fournissent une centaine de magasins Carrefour et Carrefour Bio de la région parisienne et de l’Ouest en dix variétés de légumes issus de semences reproductibles. Si le consommateur adhère, nous élargirons notre offre à toute la France.
Propos recueillis par Aude Raux