Nourrir le monde en bio : c’est possible!
«Les rendements de l’agriculture biologique sont suffisants pour nourrir plus de 9 milliards d’humains en 2050. » C’est
ce qu’affirme une étude – la plus aboutie sur le sujet – publiée en novembre 2017 dans la revue de référence « Nature ».
Le 100% bio à l’échelle mondiale serait possible à deux conditions : « limiter le gaspillage alimentaire et réduire la consommation de produits d’origine animale ». Cette transition agricole se ferait « sans augmenter la superficie des terres arables et en émettant moins de gaz à effet de serre ».
Rappelons ce chiffre indigeste : à cause du seul gaspillage alimentaire, l’humanité perd 33% des aliments, de la fourche à la fourchette.
Des rendements performants
Déjà, en 2007, un rapport de la FAO recommandait la bio face à l’enjeu de la sécurité alimentaire : « L’agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l’agriculture conventionnelle d’aujourd’hui, mais avec un impact mineur sur l’environnement. »
De même, en 2011, Olivier de Schutter, alors rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, avait déclaré : « Les projets agro-écologiques menés dans 57 pays en développement ont entraîné une augmentation moyenne des rendements de 80% pour les récoltes. »
L’agriculture bio globalement plus performante que la conventionnelle.
Autre source : l’agronome Jacques Caplat livre cette conclusion : « A l’échelle mondiale, grâce aux cultures associées [culture simultanée de plusieurs espèces], l’agriculture biologique est globalement plus performante que la conventionnelle. Elle augmente naturellement et durablement les rendements. Elle est la seule capable de s’adapter aux changements climatiques. Elle permet de redonner un revenu aux populations paupérisées, principales victimes de la faim. Elle est donc, de loin, la solution technique la plus efficace pour nourrir l’humanité. »
Aude Raux