Ile-de-France : Des collectivités s’associent aux acteurs du covoiturage
Depuis quelques mois, les pouvoirs publics ont fait du développement du covoiturage courte distance un nouvel enjeu. Perçue comme une réponse à la desserte de territoires peu denses, peu dotés en transports publics et dépendants de l’autosolisme, cette pratique peine cependant encore à décoller.
Des collectivités ont donc décidé de la soutenir. Depuis septembre, la région Ile-de-France verse ainsi 2 euros par trajet de covoiturage effectué via l’une des 17 plateformes qu’elle a référencées. Chacune d’entre elles est libre d’utiliser cette somme comme elle l’entend. Certaines ont choisi de la mobiliser pour offrir une réduction de 2 euros aux passagers, d’autres, de l’inclure dans la rémunération des conducteurs.
Le potentiel est important. En Ile-de-France, la quasi-totalité des véhicules utilisés pour les trajets domicile-travail transportent une seule personne.
Il faut des voies dédiées au covoiturage pour faire décoller la pratique.
Le dispositif court jusqu’à l’été 2018. Autre exemple en Essonne, où le conseil départemental a débloqué 100 000 euros pour permettre à ses habitants d’utiliser gratuitement le service de court-voiturage de Karos entre avril et juin 2017. Bilan : en deux mois, 11 000 trajets de 18 kilomètres en moyenne ont été réalisés en covoiturage, soit une hausse de 150%.
En tenant compte des trajets réalisables avec Karos, le département a gagné 195 000 kilomètres de réseau de transports urbains supplémentaires. 60% du territoire était couvert, contre 4% par le réseau structurant (métro, RER, tramway).
Mais le soutien financier ne suffira pas. Tous les acteurs s’accordent sur le fait qu’il faut des incitations de type voies dédiées au covoiturage, stationnement réservé… afin de faire décoller la pratique. Des dispositifs allant dans ce sens doivent être inclus dans la loi sur les mobilités.
Camille Selosse