Questions à… Florence Gilbert, directrice générale de Wimoov*
Quelles sont les populations concernées par la difficulté d’accès de leur territoire ?
7 millions d’actifs sont en situation de précarité mobilité. Ce sont les personnes les plus fragiles : les personnes en situation d’insertion socioprofessionnelle, les seniors, les précaires, les personnes handicapées… La mobilité s’avère être l’un des premiers freins au retour et au maintien à l’emploi et, plus largement, elle est un facteur clé d’inclusion (accès à la culture, aux loisirs, à une vie sociale…).
Comment en est-on arrivé à de telles fractures en matière de mobilité ?
La mobilité, ça s’apprend ! Etre mobile relève d’un ensemble de savoirs et de compétences : connaître l’offre de transports, la tarification, savoir organiser ses déplacements quotidiens ou exceptionnels, lire un plan…
Quand certaines actions sont réalisées de manière naturelle pour une partie de la population, elles sont vécues comme une épreuve difficile, voire insurmontable, pour d’autres. Les nouvelles pratiques liées au numérique participent à l’augmentation de cette fracture.
Quelle est, selon vous, la principale mesure à prendre pour y remédier ?
L’accompagnement individuel et personnalisé. Il est nécessaire de développer et déployer des plateformes de mobilité. Ce sont des dispositifs (associatifs ou du service public) qui fonctionnent avec l’ensemble des relais locaux et jouent un rôle de guichet unique autour des questions de mobilité, via une approche basée sur le conseil individuel. Il faudrait une plateforme par bassin d’emploi.
* Plateforme de solutions de mobilité adaptées aux besoins de tous les publics en situation de fragilité. www.wimoov.org
Propos recueillis par Camille Selosse