Le véhicule autonome va-t-il tout bouleverser ?
Les constructeurs évoquent des mises sur le marché d’ici dix ans. La technique a encore des progrès à faire. Le cadre réglementaire doit aussi évoluer pour autoriser l’utilisation de ces véhicules. En France, seules des expérimentations sont possibles. Et il doit toujours y avoir un employé à bord prêt à reprendre les commandes.
Le secteur de l’assurance s’y intéresse aussi. D’abord parce que l’arrivée de ces véhicules pourrait considérablement réduire les risques, 90% des accidents étant dus à des erreurs humaines. En outre, se posera la question de la responsabilité en cas d’accident.
La cybersécurité sera aussi un enjeu majeur, peu abordé encore.
Les transports en commun ne sont pas en reste. Des navettes pouvant transporter une dizaine de passagers sont testées dans de nombreuses villes. Et la France est une pionnière. Les deux principaux constructeurs sont français. La ministre des Transports y voit une solution pour la desserte de territoires non couverts par les transports publics. Mais pour l’heure, ces navettes sont surtout testées dans de grandes villes sur des trajets protégés (quais de fleuve, zones piétonnes…).
La prochaine étape est celle des robots-taxis, dont les premiers tests viennent d’être lancés. L’automatisation provoquera assurément des bouleversements au-delà des habitudes de mobilité : modification des besoins en stationnement, remise en question des emplois des chauffeurs, recomposition de la ville, qui devra évoluer sous la forme de smart city et se barder de capteurs.
Le gouvernement a confié à Anne-Marie Idrac une mission avec une feuille de route qui doit être présentée au printemps. Le travail de l’ex-secrétaire d’État aux Transports s’articule autour de quatre axes : responsabilité et assurance, sécurité routière, évolution des emplois et compétences, enfin, questions éthiques et acceptabilité.
Anne-Marie Idrac suggère que la France s’écarte du cadre onusien, qui régule la conduite routière et empêche l’Hexagone d’avancer. La ministre des Transports y est favorable, estimant que ces règles biaisent la compétition alors que les Etats-Unis et la Chine n’en sont pas signataires.
Camille Selosse