L’autopartage cherche encore son modèle
Qui dit autopartage pense souvent Autolib’. Le service parisien est perçu comme un succès, malgré un modèle économique en difficulté. Le dernier bilan financier chiffre le déficit cumulé à 180 millions d’euros d’ici 2023. La rentabilité devait pourtant être atteinte dès 50 000 abonnés et ils sont aujourd’hui plus de 130 000.
Selon le bureau de recherche 6t, Autolib’ est sous un plafond de verre : tandis que le nombre d’abonnés augmente, le nombre de trajets effectués diminue. Un effet mécanique dû à une moindre disponibilité des véhicules.
Intégrer l’autopartage à l’abonnement aux transports publics ?
D’autres sont parvenus à trouver l’équilibre, comme le réseau Citiz, qui a opté pour un modèle en boucle (on rend la voiture où on l’a prise) avec des véhicules thermiques (le coût d’immobilisation d’un véhicule électrique étant important). Citiz s’appuie aussi sur les collectivités. Certaines sont devenues utilisatrices du service. Un modèle gagnant-gagnant : pour Citiz, c’est l’assurance d’une clientèle fidèle ; pour la collectivité, c’est la possibilité de se passer d’un parc automobile parfois coûteux et souvent immobilisé.
D’autres parient sur des partenariats semblables avec des entreprises. Mais pour véritablement décoller, l’autopartage a besoin d’une politique plus contraignante à l’égard de la voiture individuelle. Il nécessite de penser multimodal. Les citoyens seront tentés d’opter pour l’autopartage si l’offre de transports en commun leur suffit pour leurs déplacements quotidiens. L’intégration de l’autopartage à l’abonnement aux transports publics peut aussi être un levier important.
Camille Selosse