Financement : le spectre de l’écotaxe
«Les ressources sont globalement insuffisantes au regard des besoins affichés. » Voici la situation, résumée par un groupe d’experts, qui ont rendu un rapport sur le financement de la mobilité dans le cadre des Assises nationales 2017.
Le système de vignette est regardé de près.
Après avoir négligé l’entretien de ses infrastructures pendant plusieurs décennies, l’Etat doit aujourd’hui faire face à des besoins conséquents. Le financement des transports collectifs a aussi ses défis, alors que la part payée par l’usager ne cesse de baisser. En outre, les nouveaux projets, qu’ils concernent des infrastructures ou le développement de nouveaux services, nécessitent aussi de trouver des moyens.
Les pistes possibles sont loin d’être évidentes. Une augmentation des tarifs déplaît aux usagers. Une hausse de la participation des entreprises (qui versent une contribution pour financer les transports collectifs des agglomérations) est inenvisageable pour le patronat.
La création d’une nouvelle taxe se heurte aussi au douloureux rappel de l’épisode de l’écotaxe. Cette dernière devait servir à abonder l’Afitf, l’Agence de financement des infrastructures de transport de France. Son abandon a amputé les capacités d’action de l’Agence.
Si le gouvernement ne veut pas ressusciter l’écotaxe, il compte bien trouver une solution pour faire contribuer les poids lourds, notamment étrangers. Le système de vignette est regardé de près. Celui des péages urbains aussi, mais il s’avère aussi explosif. Une hausse de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), stratégie déjà régulièrement utilisée, n’est pas non plus à exclure.
Camille Selosse
INFO +
339 millions d’euros
C’est le montant de la dette due par l’État à Ecomouv’, l’entreprise qui devait collecter l’écotaxe.