Chine : En Chine, la télémédecine réduit les files d’attente pour un rendez-vous
A Pékin, les médecins des hôpitaux publics assument 80 à 90 consultations par jour. Dans la province de Shaanxi, une étude rapporte que la visite chez le médecin dure en moyenne sept minutes. Conséquences : un temps de consultation qui apparaît bâclé au patient sans pour autant réduire le temps d’accès à une prise de rendez-vous. En dix ans, de 2002 à 2012, le nombre d’agressions contre des médecins a ainsi bondi de 23%.
Aussi, dans le cadre d’un large plan consacré à la télémédecine, les autorités ont mis en place une application de prise de rendez-vous en ligne. Introduit en 2011, le « online booking system » (OBS) est devenu obligatoire dans les meilleurs hôpitaux de Pékin en janvier 2017. Le patient doit rentrer ses informations personnelles en donnant son nom et son numéro d’identité, équivalent à son numéro de Sécurité sociale. Par SMS, il reçoit ensuite un code de rendez-vous.
« Le système aurait permis de mettre fin au marché noir de tickets de file d’attente », avance Carine Milcent, économiste à l’Ecole d’économie de Paris et auteur d’un article scientifique sur le plan chinois de promotion de la santé mobile.
Protection des données
Pour réduire encore ce temps d’attente, des applications permettent aux usagers de faire parvenir leur dossier médical par fichier attaché. En 2014, plus de 72 millions d’utilisateurs faisaient déjà appel à ce type de service en ligne.
Mais avec quelle protection pour leurs données ? Le problème est crucial. A fortiori quand de grands groupes privés, comme Alibaba, l’Amazon chinois, se lancent à leur tour sur le marché des télécoms.
Sylvie Fagnart