Hauts-de-France : Le service de cardiologie de Douai sauvé grâce à la télésurveillance
«A Douai, l’équipe avait fui. » Pour raconter la genèse du projet de télésurveillance entre le centre hospitalier de Douai et le service de cardiologie du CHU de Lille, Renaud Bertrand, directeur de ce dernier, met le doigt sur le manque d’attractivité des toutes petites structures hospitalières pour les jeunes spécialistes.
Pourtant, dans ces zones désertées par les soignants, la fermeture du service représente pour des patients qu’il faut surveiller de manière constante une perte énorme, en temps et en argent.
« Notre alternative, raconte encore le médecin : c’était “off” ou “on”. » C’est la deuxième option qui a été préférée. La surveillance des patients cardiaques de Douai, implantés d’un pacemaker ou d’un défibrillateur, se fait désormais à distance.
« Cela a donné du sens au terme “service public” », cite Renaud Bertrand au premier rang des enseignements positifs de cette expérience lancée en 2015.
Un contact physique maintenu
Autre bénéfice : amener une compétence médicale pointue là où elle n’irait jamais, en raison du manque d’attractivité d’un territoire ou d’un nombre trop réduit de patients. Les spécialistes lillois se déplacent pour une consultation annuelle, le contact physique avec le soignant n’est ainsi pas rompu.
« Mais avec le dispositif de télésurveillance, si tous les éléments techniques sont bien transmis à Lille qui centralise les informations, une seule consultation suffit », confirme Christelle Marquie, la cardiologue qui porte le projet au CHU. Entre les deux établissements, le plus lourd reste le système de facturation, « par procédure réalisée ».
La législation existante permet, en tout cas, d’appuyer le projet sur un modèle économique, par la procédure de « prestation interétablissements ».
Sylvie Fagnart