Questions à… Frédéric Bierry, président du Bas-Rhin et de la commission Solidarité et Affaires sociales de l’Assemblée des départements de France
La santé connectée est-elle la solution pour faire reculer les déserts médicaux ?
Santé connectée et télémédecine permettent d’assurer une offre de services en proximité. Ces innovations touchent certains patients qui auraient renoncé aux soins, pour des raisons de mobilité, par exemple. En outre, elles permettent de développer l’offre existante avec un panel de spécialités médicales. C’est une opportunité pour développer la richesse d’un territoire.
Toutefois, ces services ne résolvent pas toutes les difficultés liées à l’accès aux soins. Si le coût reste un frein majeur dans la prise en charge de sa santé, l’éducation et l’information à la santé jouent également un rôle primordial.
Le recours à la santé connectée suppose un réel accompagnement des personnes dans ces nouvelles pratiques. Elle ne peut pas résoudre à elle seule les carences d’un territoire victime de la désertification médicale, puisqu’elle ne peut pas offrir la même prise en charge globale. Dans un certain nombre de cas, il restera nécessaire de fixer des rendez-vous complémentaires avec des médecins.
Quelle est la marge de manœuvre d’un élu local en la matière ?
L’e-santé est avant tout pilotée par l’Etat. Mais les collectivités locales sont aussi productrices de santé et de bien-être. Ce qui amènera ainsi, le département du Bas-Rhin à voter sa stratégie en matière de santé, avec un volet e-santé, en 2018. Car soutenir l’e-santé, pour un élu local, est gage d’accès à tous à une santé de qualité mais aussi gage d’innovation de pointe.
L’e-santé peut se révéler être un véritable levier pour l’élu local en termes d’aménagement et d’attractivité de son territoire.
Propos recueillis par Sylvie Fagnart