Questions à… Pierre Leurent, président du comité Santé du Syntec numérique
La filière française est-elle en mesure de se positionner dans la compétition mondiale ?
Absolument, à condition de bien cibler les secteurs au plus fort potentiel de développement, où la France dispose de sérieux atouts, et pour lesquels les jeux ne sont pas encore faits, comme l’intelligence artificielle (Cardilogs ou Median), les objets connectés (Withings), la télémédecine (Air Liquide), les thérapies digitales (Voluntis) ou le big data (Atos, Cap Gemini, Orange HealthCare, Dassault Systèmes).
L’e-santé est un secteur qui rassemble ces différentes caractéristiques. Mais seule une volonté et un appui politique extrêmement clairs et forts permettront à la France de jouer un rôle de premier plan.
Dans d’autres secteurs Medtech, il est assez compliqué pour la France de tenir un rang de leadership. Ainsi, selon l’étude PIPAME à laquelle nous avons participé au Syntec numérique, on compte un seul groupe français parmi les cent premiers à l’échelle mondiale.
Quels freins subsiste-t-il encore ?
La France doit clairement préciser sa stratégie en matière d’e-santé à travers une feuille de route pluriannuelle qui définit les objectifs et les moyens alloués. Les autres grands pays industrialisés ont mis en place des plans d’appui à la transformation numérique du système de santé, avec des crédits alloués particulièrement importants.
L’Alliance eHealth France, qui regroupe la plupart des entreprises françaises actives dans le domaine de l’e-santé, est force de recommandation en la matière. Le prochain Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), prévu en mai 2018, représente une opportunité pour enregistrer des avancées fortes sur le sujet.
Propos recueillis par Sylvie Fagnart