Hackers, homme augmenté… les risques existent
Demain, les médecins seront entourés de machines pensantes qu’ils devront apprendre à maîtriser. D’où l’importance d’inclure dans leur cursus universitaire médical la formation à ces nouvelles technologies.
« Demain, les médecins signeront des ordonnances établies par des algorithmes. Ils ne sont absolument pas préparés à ce tsunami », prévient le promoteur de l’intelligence artificielle Laurent Alexandre, dans son livre « La Mort de la mort » (JC Lattès, 2011).
Sur le diagnostic, en particulier, la machine grignote la place du professionnel de santé, grâce à l’exploitation du big data. Néanmoins, sa fiabilité est encore loin d’être assurée. La précision d’un avis médical rendu par un ordinateur ne balaie pas l’utilité du médecin.
« Plus on aura de systèmes experts, plus le besoin de relation humaine avec des professionnels de santé sera fort, car le malade ne croira pas au diagnostic robot », affirme Guy Vallancien, chirurgien, pionnier de la robotique chirurgicale.
Former les étudiants à ces nouvelles technologies.
Ces mutations ne sont pas sans risque.
En France, en mars 2015, le laboratoire Labio en a fait l’expérience. Le serveur en ligne permettant d’accéder aux résultats d’analyses médicales a été piraté. Face au refus des dirigeants de payer 20 000 euros de rançon, une liste avec l’identité et les mots de passe de plus de 15 000 utilisateurs et onze résultats d’analyses ont été divulgués.
L’intelligence numérique se prépare également à redonner tout ou partie de la vue aux aveugles après avoir permis aux sourds d’entendre. En plus de le « réparer », la technologie du futur semble vouloir augmenter l’homme par un accroissement de ses capacités intellectuelles et physiques… Jusqu’où ?
Sylvie Fagnart