Italie : « Jobs Act » : la réforme italienne du CDI
Adopté en 2014 par le gouvernement, le « Jobs Act » italien était destiné à relancer l’emploi et à atténuer la dualité forte entre, d’un côté, des CDI protégés et, de l’autre, des contrats temporaires très fragiles, en créant un CDI unique à protection croissante.
Le principe : la possibilité pour l’employeur de licencier sans cause réelle et d’imposer une période d’essai de trois ans, et le droit, pour le salarié, d’obtenir une indemnité de licenciement fixée selon son ancienneté, pouvant aller de 4 à 24 mois (contre 12 auparavant). L’allongement de cette indemnité a ainsi remplacé l’obligation de réintégration en entreprise en cas de licenciement abusif.
Trois ans plus tard, le taux de chômage a baissé, passant de 14% à 11% entre 2015 et 2017, et quelque 700 000 emplois ont été créés. Mais « rien n’est résolu concernant les problèmes de formation ou d’inadéquation de la main-d’œuvre, ou encore celui des travailleurs précaires qui enchaînent les CDD courts », explique Céline Antonin, économiste à l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).
Selon l’INPS, entre 2016 et 2017, les embauches en CDI ont diminué de 3,1%, tandis que celles en CDD ont bondi de 27,3 %. Si les résultats étaient plus encourageants les premiers mois suivant la réforme c’était en réalité grâce à l’exonération de cotisations, valable uniquement la première année puis dégressive.
Constatant que les baisses de charges sont plus motivantes que les dispositifs de flexibilité, Céline Antonin s’attend à ce qu’en 2018 « l’arrêt des avantages fiscaux mette un coup de frein aux embauches en CDI, d’autant que d’après les prévisions, la croissance devrait baisser en 2018 ».
Romane Lizée