« Notre but : créer des compétences territoriales »
Quelle est la place de l’alternance chez Veolia ?
L’histoire de Veolia est celle de la construction des métiers de l’environnement autour de diplômes reconnus, il y a vingt-cinq ans environ. Dès cette période, l’entreprise s’est lancée dans l’alternance, en s’adressant notamment à des personnes sorties du système scolaire.
Un de nos objectifs premiers est de transmettre l’idée que nos salariés Veolia, en propreté par exemple, sont les premiers intervenants de la chaîne du recyclage et que chacun participe, à son échelle, à l’économie circulaire.
Aujourd’hui, de plus en plus de personnes nous rejoignent sur cette question du sens du travail. Nous comptons actuellement 2 000 alternants dans le monde, dont 1 300 en France. La moitié environ préparent un diplôme post-bac, l’autre moitié, un bac, un BEP ou un CAP. En tout, 14 diplômes et titres existent au sein des Campus Veolia en France.
Comment a évolué l’alternance depuis sa mise en place ?
Aujourd’hui l’alternance est aussi un moyen pour nous de réfléchir et de nous préparer aux compétences de demain. En effet, nos clients, les collectivités, attendent de nouveaux services, tels qu’une ville digitalisée et résiliente aux catastrophes naturelles ou encore participant à une économie circulaire et plus inclusive.
Nos clients nous demandent donc d’élaborer de véritables stratégies environnementales sur les questions de l’eau, des déchets ou de l’énergie. Pour illustration, Danone nous a sollicités afin que nous mettions en place un système de gestion environnementale de ses usines.
En outre, la digitalisation transforme de nombreux métiers, comme celui de releveur de compteurs. Avec la télérelève, son rôle consiste maintenant à savoir examiner les data et à conseiller les consommateurs. Cela demande de nouvelles compétences.
Tous ces changements sont une promesse pour nos alternants, dont nous adaptons la formation selon les demandes des clients. Cependant, alors que les besoins évoluent très rapidement, l’éducation nationale a besoin de deux, voire trois ans pour changer les programmes.
Quels sont les débouchés pour vos alternants ?
Nous recrutons 50% d’entre eux en CDI ou en CDD de long terme. D’autre part, nous leur ouvrons des opportunités dans notre écosystème territorial de clients, de sous-traitants ou encore de sociétés d’intérim, que nous rassemblons pour faire remonter leurs besoins en compétences et ainsi trouver des solutions d’emploi pour nos alternants. C’est une responsabilité sociale pour l’entreprise.
Une des difficultés est qu’un jeune formé, par exemple, à Tarbes voudra rester travailler dans la région et refusera un poste à Amiens. Cet ancrage territorial doit être pris en compte et correspond à notre culture d’entreprise. En effet, malgré nos 163 000 employés et notre présence dans 50 pays, Veolia n’est pas une multinationale mais plutôt une entreprise multiterritoriale, avec des métiers et emplois locaux.
Cette logique correspond aussi à celle de nos campus, où sont formés nos alternants, également résolument ancrés dans un territoire. Aux quatre campus français (Lyon, Nantes, Tarbes et Jouy-le-Moutier, dans le Val-d’Oise) s’ajoutent neuf autres lieux de formation à l’étranger.
Ces campus donnent une valeur ajoutée au territoire et à Veolia, qui y reçoit souvent ses clients ou futurs clients. Notre but est de créer des compétences territoriales car nous croyons à des savoirs, non pas solubles dans un espace mondialisé, mais ancrés dans un territoire donné.
Propos recueillis par Félicité de Maupeou