Grâce aux EPCC, les collectivités locales sauvent le patrimoine
Pour une collectivité, administrer seule un lieu culturel s’avère souvent complexe, aussi bien d’un point de vue technique que financier.
La loi de 2002, en créant les établissements publics de coopération culturelle (EPCC), y apporte une solution. Ce texte permet d’organiser et d’institutionnaliser la coopération entre les différentes collectivités locales et éventuellement l’État pour la gestion de services publics culturels.
De quoi rendre les projets plus efficaces et leur donner une dimension plus ambitieuse, en les faisant rayonner au-delà du territoire dans lequel ils sont ancrés.
La coopération politique comme socle de l’EPCC
Il existerait aujourd’hui entre 150 et 200 EPCC. Certains sont emblématiques, à image de celui du pont du Gard (plus haut pont-aqueduc romain du monde), l’un des premiers à avoir été créé.
Il associe le conseil général du Gard, le conseil régional d’Occitanie, l’État et les trois communes sur lesquelles est implanté le site : « Ce qui fait la spécificité de l’EPCC, c’est la coopération politique entre collectivités, qui est au cœur du projet », insiste Marie-Laure Atger, présidente du Comité national de liaison des EPCC.
Avec la loi NOTRe, qui a introduit une compétence partagée en matière de culture entre les différents niveaux de collectivités, ce type d’établissement pourrait connaître un second souffle : « Il peut être intéressant, pour les collectivités, de s’appuyer sur notre expérience de quinze ans en matière de gestion de projets culturels pour organiser cette nouvelle décentralisation, voire de confier une partie de leurs compétences aux EPCC, fait valoir Marie-Laure Atger. D’autant que les directeurs des EPCC sont des professionnels. C’est donc une garantie qualitative. »
En 2015, la chambre régionale des comptes à propos de l’EPCC du pont du Gard note une progression des recettes de 49% entre 2009 et 2014 et une baisse de subventions de 12,7% sur la même période, « ce qui atteste, selon elle, de la réussite de la gestion de ce site ».
Marianne Di Meo