« Pour les collectivités, il est plus simple de s’adresser à des professionnels »
Jacques Galland, secrétaire général chez Kleber Rossillon, société spécialisée dans la gestion de sites patrimoniaux
Pour quelles raisons les collectivités vous sollicitent-elles ?
La gestion d’un site culturel est très complexe, par exemple, en ce qui concerne le respect des réglementations en matière de sécurité alors qu’elles n’ont pas forcément ces compétences-là pour le faire. Il est donc plus simple, pour elles, de s’adresser à des professionnels.
Elles sont aussi de plus en plus désireuses de valoriser leur patrimoine, pour des raisons affectives mais également économiques, dans la mesure où nous leur versons des redevances. Le fait de déléguer la gestion leur rapporte tout en en évitant les soucis. Nous sommes de plus en plus sollicités par les collectivités.
Comment fonctionnent vos partenariats ?
Dans la majeure partie des cas, il s’agit de contrats de délégation de service public (DSP) d’une durée moyenne de douze ans. Lorsque nous répondons aux appels d’offre, nous nous engageons sur un montant d’investissements à réaliser et sur un niveau de redevance à payer. Cette redevance comprend une part fixe et une part variable, en fonction du chiffre d’affaires réalisé entre les entrées et les achats en boutique.
Quelles sont les contraintes de votre activité ?
Il y a dans l’exploitation des sites patrimoniaux une dimension de service public. Les cahiers des charges imposés par les collectivités sont parfois très exigeants, en termes d’ouverture au public. Certains sites doivent ainsi rester ouverts tout au long de l’année, alors qu’en hiver, leur exploitation coûte plus qu’elle ne rapporte.
Autre illustration : certaines parties des sites doivent rester accessibles gratuitement, ce qui est difficilement compatible avec leur valorisation. Notre activité compte de nombreuses contraintes et requiert d’importants investissements. Il est donc difficile de dégager de la rentabilité. C’est pour cela qu’il y a peu d’intervenants sur ce marché.
Quels sont vos projets de développement ?
Notre ambition est de valoriser ce patrimoine, en mettant en place un modèle différent dans chaque lieu, en fonction de son histoire. Nous gérons actuellement neuf sites, mais nous souhaiterions en exploiter une douzaine car cela nous permettrait de mutualiser certaines fonctions et de créer un centre de services transverses (par exemple, pour les achats de produits vendus dans les boutiques).
Propos recueillis par Marianne Di Meo
Les formes de partenariat avec les collectivités
- Bail emphytéotique : musée de Montmartre (ville de Paris)
- Autorisation d’occupation temporaire : vélorail des gorges du Doux (département de l’Ardèche), train de l’Ardèche (département de l’Ardèche et communautés de communes pour les gares)
- Délégation de service public (DSP) : château et parc de Langeais (propriété de l’Institut de France), caverne du Pont-d’Arc (syndicat mixte : région Auvergne-Rhône-Alpes et département de l’Ardèche), château de Murol (commune de Murol), château de Suscinio (département du Morbihan)