L'Abécédaire des Institutions
Menu
  • Actualités
    • Interviews
  • Qui sommes-nous ?
  • Nos éditions
    • Cahiers mensuels
    • Éditions spéciales
  • Nos partenaires

Formation professionnelle : les enjeux d’une réforme

08/01/2018
  • Les tribunes de Jean-Michel Arnaud
Les Echos

S’il faut que le pays crée davantage d’emplois, encore faut-il une main-d’oeuvre suffisamment et adéquatement qualifiée pour les occuper. Car les chiffres sont d’une clarté brutale : le taux de chômage des non-diplômés était de 17,9 % en 2016, contre 5,7 % pour les diplômés du supérieur. Qualification et formation représentent donc pour les individus le premier rempart contre le chômage, et pour une société la meilleure garantie de parvenir, sur le long-terme, au quasi-plein emploi. Cela est d’autant plus vrai dans la nouvelle économie qui s’annonce : les emplois d’aujourd’hui ne seront pas les emplois de demain, les carrières seront de plus en plus fragmentées. Outre une solide formation initiale, qui ne laisse personne sur le bord de la route, l’enjeu est celui de la formation tout au long de la vie.

C’est peu de dire que le système actuel ne donne pas satisfaction. Il est coûteux, 31,6 milliards d’euros en 2014, pour une efficacité incertaine, avec de grands écarts sur la qualité des prestations fournies. Jusqu’à récemment il n’existait aucune sélection pour devenir formateur, seule l’obtention d’un numéro d’agrément suffisait. La création en 2016 de la base de données unique « Datadock » par les OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés) et OPACIF (Organismes Paritaires Agréés au titre du Congé Individuel de Formation) y a remédié.

Seulement 14 000 organismes de formation ont répondu aux critères de qualité requis, bien peu au regard des 76 551 prestataires recensés en 2014. La complexité du process et l’énergie nécessaire à mettre en oeuvre pour répondre efficacement à la procédure en ont certainement découragé plus d’un.

Il reste aujourd’hui à relever un enjeu majeur sur les contenus des formations pour ne plus faire coller l’offre à des besoins génériques, mais plus à des demandes précises. En effet, de nombreuses personnes concernées peinent encore à faire valoir leur droit et les formations proposées ne sont pas toujours bien ciblées sur les besoins du salarié et de l’entreprise.

Cet état de fait est encore plus fort auprès des demandeurs d’emploi : en 2016, 44 % des chômeurs ayant suivi une formation étaient toujours sans emploi 6 mois plus tard.

Pour y remédier, le gouvernement s’est fixé trois priorités : dégager plus de financement et réformer le mode de prélèvement en créant une nouvelle contribution unique pour les entreprises, renforcer le rôle du Compte Personnel de Formation (CPF), et rationaliser l’offre de formation. Le CPF, sur lequel le salarié cumule des crédits à la formation, deviendra l’unique outil à sa disposition. Contrairement à la situation actuelle, où son utilisation reste soumise à l’action de divers intermédiaires, comme les responsables de ressources humaines, l’idée est que le salarié puisse utiliser ces crédits à sa convenance. Pour ce faire, une application devrait lui permettre de connaître à tout moment ses droits ainsi que les formations et emplois disponibles. Ensuite, le gouvernement souhaite pousser plus loin le contrôle des prestataires en les incitant à relever leur niveau de qualité via de nombreux systèmes de certification comme par exemple l’ICPF & PSI ou les plus traditionnelles normes ISO.

Autour de ces axes, on voit bien se dégager les deux dimensions de cette réforme. Une dimension collective, qui voit en un tel système la garantie d’une société souhaitant se préserver des affres du chômage de masse. Une dimension individuelle, celle du droit à l’accompagnement au long cours avec la liberté de décider de son parcours ou de son éventuelle reconversion. En cela, les pistes avancées par le gouvernement redonnent de l’autonomie à l’individu tout en lui garantissant la protection nécessaire en cas d’échec. Cette réforme s’ajoute à celles déjà lancées ou annoncées, droit aux allocations chômage en cas de démission ou système de retraite par points, avec lesquelles elle forme un tout assez cohérent.

C’est à une vraie révolution du modèle social français que le gouvernement veut procéder, en le rapprochant des modèles sociaux-démocrates nordiques qui ont intégré depuis fort longtemps la logique de la flex-sécurité. C’est une approche intéressante, mais risquée, tant chaque système est empreint des réalités sociales, économiques et culturelles du pays dans lequel il s’insère.

Reste donc à savoir si la greffe prendra.

LIRE AUSSI :

  • Questions à… Benjamin Déchelle, directeur du Campus des métiers et de l’artisanat d’Indre et LoireQuestions à… Benjamin Déchelle, directeur du Campus des métiers et de l’artisanat d’Indre et Loire
  • L’école doit se saisir des avancées de la rechercheL’école doit se saisir des avancées de la recherche
  • Le numérique, au cœur des greentechLe numérique, au cœur des greentech
  • Le Conseil d’Etat s’intéresse aux plateformes numériquesLe Conseil d’Etat s’intéresse aux plateformes numériques
  • « L’enjeu est la difficulté des jeunes parents, souvent isolés, à élever leurs enfants »« L’enjeu est la difficulté des jeunes parents, souvent isolés, à élever leurs enfants »
  • « Laisser les collaborateurs choisir leur mode et leur lieu de travail »« Laisser les collaborateurs choisir leur mode et leur lieu de travail »
  • Suède : L’accueil des migrants, un business de moins en moins rentableSuède : L’accueil des migrants, un business de moins en moins rentable

Article suivant >>
<< Article précédent
Dernier_CahierCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractif
Liseuse Flippad

Disponible sur tous les supports

Téléchargez l'application iOS Téléchargez l'application Android Feuilletez nous publications en ligne

Nos partenaires

Organigramme du gouvernement

Organigramme du gouvernement Cliquez ici pour télécharger
l'Organigramme du gouvernement

Les derniers numéros

Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad

Biodiversité et souveraineté alimentaire

Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad

Le casse-tête : décarbonation et réindustrialisation

Dernier cahier de lCliquez ici pour feuilleter
le cahier intéractifLiseuse Flippad

Enseignement supérieur : vers une meilleure employabilité

Voir tous les cahiers >>
logo-labecedaire

L’Abécédaire des Institutions
30, Rue du Chemin Vert
75011 Paris


L’Abécédaire des Institutions
a rejoint depuis mai 2018 logo-publics-consultants

Plan du site

  • Accueil
  • Actualités
  • Interviews
  • Qui sommes nous ?
  • Cahiers mensuels
  • Éditions spéciales
  • Nos partenaires
  • Mentions légales
  • Données personnelles et Charte cookies

Catégories

  • Actualité et repères
    • En direct des assemblées
  • Questions et enjeux
  • Tendances et solutions
    • Interview
  • Territoires et hommes en action
  • Ça se passe en Europe et ailleurs

©2023 L’Abécédaire des Institutions - Tous droits réservésDéveloppement application magazine et site - Flippad Digital Solutions

Scroll to Top