Aujourd’hui, les ESH initient des projets de digitalisation
Que représente la transformation numérique pour la fédération des ESH ?
Les entreprises sociales pour l’habitat sont au cœur du processus de transformation numérique de l’habitat. Avec le projet ESH 2020, la fédération a engagé une réflexion stratégique confiée à une commission dédiée au numérique.
Nous proposons ainsi aux organismes à la fois une veille relative à la digitalisation de nos métiers et une sensibilisation aux dynamiques qui traversent d’autres secteurs comparables.
« Investir dans le numérique aujourd’hui, c’est optimiser les coûts demain. »
L’objectif de la commission est de catalyser les expériences et d’accélérer la diffusion des nouvelles solutions liées au numérique. En juillet 2017, j’ai demandé l’édition d’un livre blanc sur la data.
Enfin, toujours en 2017, la fédération a co-construit et déployé avec HEC un parcours de formation au numérique à destination des dirigeants du logement social.
Quels métiers de votre secteur se trouvent le plus impactés ?
De manière générale, la transformation numérique du logement social va dans trois directions : la relation aux locataires, la relation aux prestataires et la performance interne des organismes.
Il ne s’agit pas simplement de transposer les solutions développées dans d’autres secteurs d’activité. En effet, l’action des bailleurs sociaux est extrêmement réglementée (baux HLM, commissions d’attribution, appels d’offres, etc.). C’est un véritable enjeu d’identifier les start-up capables de proposer des solutions adaptées.
D’où la création d’un incubateur de start-up dédié au logement social…
La fédération est effectivement partie prenante d’un incubateur en partenariat avec Impulse Partners. Le fait de passer par cette structure facilite grandement la compréhension mutuelle entre bailleurs et start-up.
De surcroît, les choses vont vite. Certaines start-up sont désormais des partenaires confirmés des bailleurs.
La fédération participe aussi aux comités de sélection d’Impulse Partners afin d’identifier les projets les plus innovants concernant les problématiques qui se posent aux bailleurs.
Comment les bailleurs sociaux s’adaptent-ils dans ce nouvel environnement ?
Globalement, tous les organismes ont aujourd’hui initié des projets de digitalisation et de suivi des démarches de qualité de service, ou de personnalisation de l’information délivrée au locataire.
Il faut aussi mentionner le BIM, qui oblige tous les organismes à revoir leurs processus de construction et d’exploitation des immeubles, tout en veillant à l’interopérabilité des intervenants sur le bâtiment, notamment dans le temps.
Comment concilier investissements et loyers abordables pour les locataires ?
Investir dans le numérique aujourd’hui, c’est optimiser les coûts demain. C’est pourquoi nous préparons un livre blanc sur les données non personnelles et patrimoniales, en vue de sensibiliser les sociétés sur la nécessité de sécuriser les données issues de l’activité des bailleurs.
Enfin, l’Internet des objets est un défi gigantesque pour les acteurs de l’habitat (équipement et pilotage du logement, connexion à la 5G, etc.).
Propos recueillis par Christiane Navas