Le TIG, une alternative à l’incarcération sous-utilisée
Le travail d’intérêt général (TIG) est une peine qui fait plutôt consensus. Instaurée depuis plus de trente ans, elle permet au condamné de réparer son infraction (en alternative ou en complément à l’incarcération) tout en encourageant sa réinsertion, sans coût supplémentaire, puisqu’il n’est pas rémunéré. Pourtant, ce dispositif ne représente qu’entre 4 et 6% de l’ensemble des peines prononcées.
« La difficulté du recours au TIG résulte d’un trop grand nombre d’intervenants : le procureur, le juge, l’avocat, le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) et les structures d’accueil du territoire », explique Léa Grujon, responsable développement du Forum du travail d’intérêt général.
Pour mettre davantage en lien tous ces acteurs, ce forum impulsé par l’association lyonnaise Chantiers Passerelles en juin 2016, fera la promotion du TIG entre décembre 2017 et juin 2018 grâce à un tour de France dans une dizaine de villes. L’idée est aussi de valoriser les structures utilisant ce dispositif.
Créer plus de postes en TIG
Aujourd’hui, la majorité des TIG sont effectués dans les mairies, alors qu’ils pourraient être développés dans d’autres structures publiques, des associations ou encore des entreprises privées ayant une mission de service public, comme la SNCF ou la Poste. Mais « il y a à la fois un manque de connaissance de ce dispositif et une appréhension », regrette Léa Grujon.
Pourtant 80% des TIG sont menés à leur terme par les condamnés, dont seuls 34% récidivent, contre 61% après une incarcération simple. Les magistrats en sont bien conscients. Néanmoins, en raison du manque de places en TIG, ils ne l’utilisent que très peu. En outre, « ils ne sont pas toujours au fait des offres qui existent », remarque Léa Grujon.
Une agence destinée à recenser l’ensemble des tâches pouvant relever du TIG sur un territoire donné a été annoncée par le gouvernement. A suivre…
Félicité de Maupeou