Les quartiers de préparation à la sortie : une innovation à généraliser ?
Dans le budget 2018, 26 millions d’euros serviront à financer la rénovation de la Santé à Paris, l’ouverture de deux établissements à Aix et Draguignan, et celle de six quartiers de préparation à la sortie (QPS). Points clés du programme immobilier en cours, ces QPS sont destinés à certains condamnés en fin de peine afin qu’ils préparent leur sortie, leur aménagement de peine ou encore leur libération sous contrainte.
S’engageant à respecter les règles de vie propres aux QPS, ils y bénéficieront d’un suivi poussé et seront davantage responsabilisés. Adossées à des prisons mais situées hors de leur enceinte, ces structures pourraient concerner un grand nombre de détenus, puisque près de 40% d’entre eux n’ont plus qu’un an de peine à purger.
40% des détenus n’ont plus qu’un an à purger.
La sélection parmi ces détenus nécessitera un suivi continu tout au long de l’exécution de la peine. Une gageure. Mais la commission du Livre blanc sur l’immobilier pénitentiaire (avril 2017), présidée par Jean-René Lecerf, président du conseil départemental du Nord, est encore plus ambitieuse : les condamnés à de courtes peines avec « des perspectives de réinsertion » pourraient également être affectés directement (c’est-à-dire sans passage par la maison d’arrêt) à ces QPS.
A plus long terme, ces derniers, moins surveillés, pourraient même « constituer un terrain d’expérimentation pour de nouvelles formes de détention, où la responsabilisation [tiendrait] lieu de mur d’enceinte », s’enthousiasme la commission.
Félicité de Maupeou