Royaume-Uni : Canary Wharf, la métamorphose d’une friche portuaire en centre d’affaires
Les tours de Canary Wharf, qui se dressent en bordure de la Tamise, ne témoignent pas seulement du dynamisme architectural de la capitale britannique.
Elles signent surtout une opération de régénération urbaine qui a fait basculer le centre de gravité économique de la métropole londonienne vers l’est, dans les Docklands, l’ancien quartier des docks totalement à l’abandon depuis les années soixante.
Le développement de Canary Wharf débute dans les années quatre-vingt, porté par une double nécessité : la volonté des pouvoirs publics de requalifier un secteur devenu, avec les années, une friche industrielle et le besoin, pour les grands investisseurs institutionnels, notamment du secteur bancaire, de trouver des terrains pour de nouveaux locaux, les contraintes d’urbanisme de la City, par ailleurs saturée, hypothéquant la possibilité de nouvelles constructions.
Toujours en expansion, Canary Wharf couvre, aujourd’hui, environ une cinquantaine d’hectares avec plus de 1,5 million de mètres carrés de plancher, principalement occupés par des immeubles de bureaux, parmi les plus hauts de Londres, mais aussi des ensembles résidentiels représentant plusieurs milliers de logements.
Plusieurs centres commerciaux ont aussi été ouverts sur le site qui accueille plus de 110 000 salariés, dont près de la moitié dans le secteur de la finance.
En 2015, près de 70% des actifs immobiliers de Canary Wharf, auparavant détenus par le consortium Songbird, associant le groupe China Investment Authority, l’américain Simon Glick et le canadien Morgan Stanley, ont été repris, pour 2,6 milliards de livres, par le fonds souverain Qatar Investment Authority associé au groupe canadien d’immobilier Brookfield.
Jean-Marie Constans