Fermeture des casernes et arrivée du TGV débloquent du foncier
La loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit une réduction des effectifs qui s’accompagne de la disparition d’un certain nombre de sites. Au-delà du problème économique posé aux collectivités concernées, cette mesure représente de réelles opportunités en libérant de la surface foncière pour des opérations de plus ou moins grande envergure.
L’aménagement du plateau des Capucins, au cœur de la capitale du Finistère, en témoigne. Cédés pour 2,2 millions d’euros par la Marine à Brest Métropole, les 12 hectares du site sont appelés à devenir un nouveau cœur actif de la ville. A Tours, 600 logements ont été bâtis sur le site de la caserne Beaumont et Chauveau.
L’arrivée d’un TGV permet de conduire de vastes opérations d’aménagement.
A Montpellier, 260 l’ont été sur celui de la caserne Celleneuve et à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), 500 logements ont été construits à la place de la caserne Gardane. A Albi, l’ancienne caserne Lapérouse, en plein centre-ville, accueille désormais un campus universitaire avec près de 2 700 étudiants.
Arras a, pour sa part, réussi la reconversion de la citadelle Vauban, classée au patrimoine de l’Unesco, avec les casernes et terrains environnants, acquis en 2010 pour l’euro symbolique. Logements, services administratifs, commerces, centre de formation, y remplacent, aujourd’hui, les hommes et le matériel du 601e régiment de circulation routière (RCR).
Ces opérations de reconversion portent aussi sur les sites industriels liés à la Défense. Celle de l’ancienne Manufacture d’armes de Saint-Etienne, démantelée en 2011, en est l’exemple le plus remarquable. A partir des 18 hectares de la « Manu », l’Etablissement public d’aménagement de Saint-Etienne (Epase) constitue un véritable nouveau quartier. Cet ensemble associant entreprises, logements, établissements d’enseignement et équipements de loisirs, a remporté le premier prix Ecoquartier dans la catégorie « renouvellement urbain ».
Des opérations mixtes autour des gares
Dans un autre domaine, l’arrivée de la grande vitesse est l’occasion, pour les collectivités, de conduire de vastes opérations d’aménagement et de créer de nouvelles centralités autour des gares.
A Lille, après Euralille et ses 740 000 m2 de bureaux, centre commercial, logements, hôtels, palais des congrès et espaces publics, le projet Euralille 3000, prévoit 250 000 m2 supplémentaires de logements, bureaux et commerces.
A Bordeaux, l’opération d’intérêt national (OIN) Euratlantique se déploie sur 2,4 millions de m2 autour de la gare Saint-Jean et des trois communes, Bordeaux, Bègles et Floirac et y intègre logements, bureaux et espaces publics.
De son côté, la métropole occitane aimerait bien compter sur l’arrivée d’une LGV, prévue en principe pour 2024, avec Toulouse Euro-Sud-Ouest pour reconfiguerer le quartier de la gare Matabiau, à deux pas du centre.
En même temps que la construction de sa nouvelle gare, Nantes prépare l’opération Euronantes Gare. Près de 2 000 logements, 180 000 m2 de bureaux et de locaux d’activités y sont programmés d’ici à 2025. Là aussi, le projet prévoit un aménagement de l’espace public et une mise en valeur du patrimoine qui renforcera l’attrait du centre-ville.
Jean-Marie Constans