La réforme attendue du stationnement
En assurant une plus grande fluidité du trafic, la réforme du stationnement devrait favoriser l’accès au centre-ville et renforcer son offre commerciale. Elle entrera en vigueur au 1er janvier prochain, une révolution pour les 800 collectivités concernées… pas toujours enthousiastes.
Le 1er janvier 2018, la réforme du stationnement payant entrera en vigueur dans les 800 collectivités concernées. Cette mesure, issue de la loi MAPTAM de 2014, redéfinit les compétences des collectivités et confie aux maires et aux présidents d’intercommunalités la maîtrise complète de la politique locale de mobilité et des déplacements.
Objectif : favoriser l’attractivité des commerces en ville.
En pratique, la réforme impose, après un défaut de paiement du stationnement, de passer d’une organisation pénale identique pour l’ensemble du territoire avec une amende forfaitaire de 17 euros, à la création d’une redevance gérée de manière décentralisée par la collectivité.
En lieu et place d’un droit de stationnement, l’usager s’acquittera d’une « redevance d’utilisation du domaine public ». Il aura le choix entre deux modes de paiement : en début de stationnement avec un tarif au réel, ou un forfait de post-stationnement (FPS). Chaque collectivité reste libre d’en fixer le montant et bénéficie intégralement de sa perception.
L’objectif de cette réforme est d’optimiser l’offre de stationnement, en favorisant la rotation des véhicules, avec une meilleure adaptation des tarifs au potentiel de places disponibles.
Cette mesure favorisera l’accès au centre-ville et renforcera son offre commerciale. En outre, avec le paiement forfaitaire, les villes disposeront de recettes supplémentaires, obligatoirement consacrées au développement des transports en commun ou à des modes alternatifs de déplacement.
Et si l’usager ne paie pas la redevance ?
Cette réforme réclamée par le Gart (Groupement des autorités responsables de transport) ne fait pas l’unanimité chez les élus.
A Roanne, le maire Yves Nicolin avance le coût d’adaptation des horodateurs à 350 000 euros : « Aujourd’hui, explique l’élu, la ville touche 600 000 euros de compte d’affectation spéciale (CAS), des amendes de l’Etat. Rien ne dit que nous percevrons autant avec les FPS. Et si les gens ne paient pas, la ville devra traiter les recours. Faut-il embaucher du personnel pour ça ? Par ailleurs, à dix minutes du centre, se trouvent des centres commerciaux où le stationnement est gratuit. »
A l’inverse, Philippe Buisson, maire de Libourne et ancien conseiller à l’Elysée de François Hollande, avance « qu’il faut améliorer le service public du stationnement payant qui est l’ami des commerçants car il favorise la rotation ».
Jean-Marie Constans
La piétonnisation en question
Saturation de la circulation automobile, difficulté de stationnement… Afin de faciliter l’accès aux centres-villes, la piétonnisation apparaissait alors comme une réponse appropriée. L’aménagement de rues piétonnes s’est généralisée avec un succès qui emportait l’adhésion de commerçants d’abord réticents.
Assiste-t-on aujourd’hui à un retour de la voiture ? Plusieurs villes, comme Angers, Narbonne, Montauban, Pau, Carcassonne, Saint-Etienne, reviennent sur son interdiction dans certaines zones, transformées en « zone 30 ».