« Nous souhaiterions être davantage associés en amont à la définition des politiques d’urbanisme »
Les entreprises sociales pour l’habitat sont en capacité de réaliser des opérations bien adaptées à la requalification des centres-villes.
Valérie Fournier, présidente de la Fédération des entreprises sociales pour l’habitat
La question du logement social en centre-ville est-elle suffisamment prise en compte ?
Les collectivités locales ont pris à bras-le-corps la question du logement dans un objectif de mixité sociale. C’est, bien entendu, le cas dans le cadre de la politique de la ville, pour les quartiers sensibles, mais plus largement aussi dans les stratégies d’urbanisme, grâce à des instruments comme le PLU (Plan local d’urbanisme) ou le PLH (Programme local de l’habitat) qui intègrent de fait une part de logement social.
Réfléchir à l’élargissement de l’objet social des HLM.
N’oublions pas que la loi SRU (loi relative à la solidarité et au renouvellement urbain) fait obligation aux communes de disposer d’un quota de 25% de logements sociaux d’ici à 2025. Un réel dialogue est instauré avec les collectivités, en particulier avec celles qui ont pris la délégation des aides à la pierre.
Même si nous souhaiterions parfois être, en amont, davantage associés à la définition des politiques d’urbanisme, en termes d’analyse, notamment pour les interventions dans les centres urbains déqualifiés qui réclament des interventions adaptées à la spécificité de chaque situation et à la réalité du bâti existant.
Les opérations en ville exigent-elles des modèles particuliers de logements sociaux ?
La création de logements sociaux dans le cadre de la réhabilitation de bâtiments existants signifie souvent que ces opérations sont menées sur un nombre de logements plus réduits.
Mais l’obsolescence du parc immobilier peut aussi justifier la mise en œuvre de chantiers de démolition-reconstruction, pour produire des logements adaptés aux normes actuelles et aux besoins de populations spécifiques : personnes âgées, par exemple, avec des résidences intergénérationnelles, jeunes, étudiants, etc.
Ces opérations peuvent aussi répondre au principe de mixité, à travers une Véfa (vente en l’état futur d’achèvement) dans le cade de partenariat avec des promoteurs privés. Mais il faudrait réfléchir à un élargissement de l’objet social des organismes HLM, pour leur permettre d’intervenir en AMO (assistance à maîtrise d’ouvrage) sur certains équipements publics en zone détendue.
Propos recueillis par Jean-Marie Constans
La Fédération des ESH c’est :
- 230 entreprises sociales pour l’habitat qui gèrent 50% du patrimoine HLM en France
- 10 milliards d’euros d’investissements chaque année
- Premier constructeur de logements sociaux
- 9% de croissance en 2016
- 2,2 millions de logements pour 5 millions de personnes
- 58 000 logements construits, soit 65% de la production HLM et 15% de la production totale des logements neufs en 2016