Serena Capital, premier fonds français dans l’IA
Créé en octobre 2016, le fonds IA et big data de Serena Capital est doté de 80 millions d’euros. Il a déjà soutenu trois start-up en y injectant de 1 à 3 millions d’euros chacune.
L’IA d’Heuritech est experte en reconnaissance d’images et aide les grands groupes de mode à suivre sur Internet la circulation des photos de leurs créations et à détecter les tendances futures. CybelAngel propose de vérifier la présence de fichiers sensibles, par exemple, un plan d’une centrale nucléaire, sur le Dark Web. Enfin, BestMile est une plateforme de gestion de transports autonomes.
Deux autres investissements sont en cours. La dynamique du marché français s’explique par la bonne formation de nos ingénieurs en mathématiques, mais aussi de la large portée de l’IA, qui bouleverse tous les domaines, de la médecine à l’assurance.
« Les start-up n’ont pas tellement de difficultés à accéder aux financements, l’enjeu est davantage qu’elles grandissent et deviennent des géants », explique Xavier Lorphelin, Managing Partner chez Serena Capital. Pour cela, « il faut que les grands groupes tricolores et les pouvoirs publics parient sur les technologies françaises et les achètent, ce qui est peu le cas chez nous, contrairement aux Etats-Unis ».
Quant au risque de bulle, Xavier Lorphelin reconnaît que beaucoup de start-up se parent, parfois à tort, des termes « intelligence artificielle » en raison de l’engouement qu’elle suscite. « C’est la phase “bullish”, typique des débuts d’une technologie, mais il y a une vraie tendance de fond, il s’agit d’une révolution technologique qui aura un impact dans beaucoup de domaines d’activité. »
Félicité de Maupeou