QUESTIONS À… Julien Vick, délégué général du Syndicat des équipements de la route (SER)
Comment parvenir à un meilleur entretien de la route qui limiterait les risques d’accidents ?
En améliorant les données sur les causes et facteurs des accidents.
Instaurées par le gouvernement, les EPCA*, qui ont remplacé les enquêtes Réagir** en 2004, ne prennent en compte que les accidents graves et laissent ainsi sans analyse un bon nombre d’accidents et notamment le fait de savoir si le mauvais état de l’infrastructure routière a pu provoquer l’accident.
C’est une perte dommageable de connaissances. Avec des données plus fournies et plus fiables sur les causes et les facteurs des accidents, les gestionnaires routiers pourraient tendre vers l’objectif du zéro mort sur les routes de France.
Il serait utile d’ailleurs que les pouvoirs publics mettent en place une cartographie annuelle de l’état des routes et de leurs équipements routiers.
Comment adapter la signalétique routière aux seniors de plus en plus nombreux ?
Le taux de mortalité des seniors sur la route est passé de 19 à 25%, entre 2010 et 2015. Avec l’âge, l’acuité visuelle et auditive est altérée, les réflexes amoindris… si bien qu’il faut développer des panneaux de signalisation et des marquages au sol plus visibles de jour comme de nuit.
Il existe, par exemple, des panneaux équipés de films rétro-réfléchissants.
D’ailleurs, 66 % des maires se sont déclarés « favorables à des mesures d’adaptation des équipements de la route à la conduite des seniors », selon notre enquête 2017 publiée dans le livre blanc du SER.
Pour les soutenir, nous réclamons qu’une commission « Seniors et sécurité routière » voie le jour au sein du Conseil national de la sécurité routière (CNSR).
Propos recueillis par Audrey Chaussalet
* Enquêtes comprendre pour agir
**Réagir par des enquêtes sur les accidents graves et par des initiatives pour y remédier