Le téléphone au volant devient le risque routier majeur du XXIe siècle
Quels sont les thèmes de votre dernier Baromètre ?
Depuis 2004, nous interrogeons, chaque année, près de 1 500 automobilistes pour établir le Baromètre AXA Prévention. Cette continuité nous permet, aujourd’hui, de mieux appréhender l’évolution du comportement des Français au volant.
Dans ce 13e Baromètre, nous avons mis l’accent sur trois thèmes : la vitesse excessive, l’utilisation du téléphone au volant et, pour la première fois, le comportement des automobilistes sur un même trajet.
Quels enseignements majeurs tirez-vous de cette enquête ?
Parmi 33 infractions et comportements dangereux observés, les Français en commettent 9, en moyenne, sur un même trajet. Environ 82% des automobilistes avouent faire des excès de vitesse. Près de la moitié ne réduisent pas leur vitesse par temps de pluie. 77% déclarent ne pas s’arrêter au feu orange.
Les Français commettent en moyenne 9 infractions sur un même trajet.
Et sur un long trajet, 58% privilégient la conduite de nuit, malgré la fatigue. La moitié des personnes interrogées déclarent retarder l’entretien de leur véhicule, alors que des plaquettes de freins ou des pneus usés peuvent occasionner de graves incidents.
Ce sont autant de comportements qu’ils qualifient de dangereux, sans pour autant se considérer eux-mêmes comme un danger.
Sont-ils plus respectueux des limitations de vitesse ?
Pour la deuxième année consécutive, les Français sont de moins en moins nombreux à dépasser les 160 km/h sur autoroute (11% en 2017 contre 14% en 2016) mais, près d’un conducteur sur deux y roule encore entre 140 et 150 km/h.
Sur le réseau secondaire, dont les routes sont les plus meurtrières, un conducteur sur deux roule entre 100 et 110 km/h et 23% à 120-130 km/h. Pourtant, seuls 17% se sentent en sécurité sur ce type de routes.
Le Baromètre 2016 avait d’ailleurs relevé que c’était à 59% lié au manque d’entretien des infrastructures.
En ville, 36% circulent à plus de 65 km/h, quand la limite est de 50 km/h, et les deux tiers des conducteurs ne respectent pas les zones 30.
En définitive, entre « petits » et « grands » écarts, ce sont seulement 18% des conducteurs qui respectent scrupuleusement la vitesse autorisée. D’où l’importance des radars pédagogiques en zones urbaines, dont l’effet dissuasif n’est plus à démontrer.
AXA Prévention contribue à la mise en place de ces appareils partout en France en les offrant gratuitement aux communes qui en font la demande.
L’utilisation du téléphone est-elle toujours importante ?
On perd entre 30 et 50% de l’attention à l’environnement routier, lors d’une conversation téléphonique. Pourtant aujourd’hui, le téléphone devient le risque majeur sur les routes.
59% des Français déclarent utiliser leur smartphone, tous usages confondus, lorsqu’ils conduisent, alors qu’ils n’étaient que 10% en 2004.
L’irresponsabilité des conducteurs gagne du terrain : 39% déclarent téléphoner au volant (contre 30% en 2016), 24% envoient ou lisent des SMS (contre 15% en 2016) et 40% se servent du GPS de leur smartphone (26% en 2016), alors que la taille de l’écran n’est pas adaptée à la conduite.
Quels seront les thèmes de votre prochain Baromètre ?
Nous aborderons cette année, les comportements des Français lors de leurs trajets professionnels. C’est un sujet crucial, puisque les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail.
Propos recueillis par Audrey Chaussalet