Des techniques culturales qui améliorent les sols
Semis direct sans labour, mise à contribution de micro-organismes… de nouvelles pratiques qui visent à l’amélioration organo-biologique pour une meilleure fertilité des sols.
A Lautrec, dans le Tarn, une vingtaine d’agriculteurs, regroupés dans le cadre d’une cuma, viennent d’acheter un semoir pour semis direct. C’est le troisième à venir enrichir leur parc de matériel. Des outils qui permettent d’ensemencer aujourd’hui 1 000 hectares de cultures céréalières sans passer par la phase préalable du labour.
« Avec un retour d’expérience de plus de dix ans, nous constatons un rendement au moins équivalent au labour, avec une vie organique du sol nettement améliorée et un gain de travail très conséquent », indique Guillaume Bourgues, président de du Lautrécois.
Les cultures en semis direct connaissent désormais un fort développement. Ces techniques culturales sans labour (TCSL) ont fait leur apparition en France dans les années 1970. En limitant le nombre d’interventions, elles permettent de préserver la fertilité des sols en diminuant le temps de travail et de réaliser des économies de carburant. Des pratiques qui s’inscrivent dans les principes de l’agriculture de conservation (AC) ou écologiquement intensive (AEI).
Limiter l’apport d’intrants
« L’agriculture de conservation, contrairement au bio, n’exclut pas nécessairement la chimie. Mais celle-ci est remise à sa vraie place, de “pompier”lorsque la situation l’exige. Son principe essentiel réside dans l’amélioration organo-biologique des sols », souligne Konrad Schreiber, chef de projet à l’Institut de l’agriculture durable (IAD).
Une amélioration qui peut aussi passer par la mise à contribution de micro-organismes : champignons, levures, bactéries… En réalisant la symbiose entre un champignon et une plante (à l’exemple des chênes truffiers), la mycorhization favorise la croissance de celle-ci. La plante bénéficie des minéraux et de l’eau drainés par le champignon, qui bénéficie en retour des glucides rétrocédés par la plante.
Certains champignons permettent, en outre, de résoudre des problèmes d’ordre sanitaire en limitant, par exemple, le développement de maladies racinaires.
Les qualités nutritionnelles d’un sol peuvent également être améliorées par l’insertion de bactéries. C’est le cas de la bactérie Bacillus qui, en rendant le phosphore plus solide, facilite son assimilation par la plante, limitant ainsi l’apport d’intrants. Bien que les recherches concernant le potentiel de ces micro-organismes se poursuivent, ceux-ci sont déjà disponibles sur le marché.
Jean-Marie Constans
Faciliter l’accès au foncier
Avec un prix des terres agricoles qui a augmenté de plus de 60% en vingt ans, l’accès au foncier représente souvent un problème rédhibitoire pour un jeune agriculteur. Outre les productions hors-sol, des dispositifs tels que le portage ou le stockage de terres, via les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) ou les GFA (groupements fonciers agricoles), représentent des solutions transitoires.
Le réseau associatif Terres de Liens favorise l’accès à la terre grâce à une entreprise d’investissement solidaire, La Foncière, et à leur fondation, respectivement habilitées à assurer le rachat de terres agricoles et recevoir legs et donations de fermes.