La baisse des prix et des revenus, une tendance pérenne
Un tiers des agriculteurs français percevraient un revenu mensuel n’excédant pas 350 euros… Un résultat paradoxal lorsque l’on sait que la valeur globale des productions de l’agriculture française, près de 70 milliards d’euros, bien qu’en recul de près de 7%, demeure la première de l’Union européenne.
Mais qui illustre bien les disparités existant dans ce secteur. Et une fois encore, les chiffres prévisionnels de la Commission des comptes de l’agriculture pour l’année 2016 confirment, avec la persistance d’une tendance marquée au repli, la gravité de la crise.
Le revenu moyen des agriculteurs (résultat net par actif non salarié) serait en effet susceptible de connaître une baisse de l’ordre de 26%.
Baisse de 26% du revenu moyen des agriculteurs en 2016.
Pour les céréales, par exemple, alors que les conditions climatiques ont déjà entraîné un recul de près de 24% de la production en France, les cours enregistrent un retrait de plus de 9% du fait d’une offre mondiale supérieure à la demande solvable.
Pour les productions animales, en général, les prix sont en recul de 3,9%. Particulièrement affectés, les producteurs laitiers subissent une nouvelle baisse, à hauteur de 6,7%. Ceci dans un contexte où le prix du lait, impacté par la suppression des quotas et l’embargo sur les productions européennes décrété par la Russie en rétorsion des sanctions économiques prises par l’Europe, était déjà au plus bas.
Même situation pour la filière bovins viande, avec une baisse supplémentaire de 2,6%.
Affectée elle aussi par les intempéries, la production viticole enregistre un volume inférieur de 9% à celui de l’année précédente, qui devrait, malgré des prix relativement stables, se répercuter sur le chiffre d’affaires des exploitations.
Jean-Marie Constans