L’ agriculture, un secteur d’avenir à préserver et à conforter
L’économie agricole est à un point de bascule. Depuis des années, l’agriculture française décroche du peloton de tête, dans l’Europe et dans le monde. Tous les territoires agricoles sont concernés : l’agriculture de montagne, de plaine, de piémont, périurbaine… Tous les secteurs sont touchés : l’élevage, les grandes cultures, les fruits et légumes, la viticulture, l’horticulture…
La France ne peut pas laisser filer son agriculture, son avenir ne peut s’envisager sans les agriculteurs ! Ils font partie intégrante de notre identité française.
Face à cette situation, le président de la République et son ministre en charge de l’Agriculture devront faire preuve d’une grande volonté politique et d’une vraie détermination pour créer les conditions d’un renouveau agricole. Les urgences à traiter sont multiples.
La reconquête de revenus pour les producteurs constitue un enjeu décisif. Nous avons maintes fois tiré la sonnette d’alarme. Désormais, seules des réponses concrètes et rapides parviendront à mettre fin à ce décrochage intenable.
Le dogme du prix bas, imposé au nom du pouvoir d’achat, ne peut plus être de rigueur. Une réforme de la loi LME permettrait aux agriculteurs de récolter le fruit de leur travail, et éviterait que cette même loi constitue une variable d’ajustement des négociations commerciales entre distributeurs et industriels.
Nous avons également besoin d’outils de gestion des aléas, qui donneraient plus d’autonomie et d’agilité à nos exploitations.
Libérer les énergies constitue un second défi. Une simplification des normes qui aille dans le sens d’une application de la règle européenne et seulement d’elle, sans transposition excessive, renforcerait les chances des agriculteurs sur le marché unique. Un marché unique où il est d’ailleurs difficile d’être compétitif tant les distorsions de concurrence sont fortes.
Le dogme du prix bas ne peut plus être de rigueur.
Comment maintenir une agriculture compétitive quand en France le coût horaire moyen en agriculture est de 12,40 euros, alors qu’il n’est que de 7,90 euros en Allemagne ?
Le manque de convergence globale – salaire minimum, détachement des salariés, normes fiscales et environnementales – entre les pays européens est malsain. Plus d’harmonisation et moins de distorsions, plus de solidarité et moins d’égoïsmes nationaux, voilà vers quoi nous devons tendre pour une meilleure adhésion à l’esprit européen.
L’Union européenne, avec ses 550 millions de consommateurs, est une chance.
La victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle a montré que le repli ne l’a pas emporté. C’est le choix d’une France forte, intégrée à l’Union européenne qui a prévalu. Une adhésion qu’il est toutefois nécessaire de consolider par des politiques européennes plus lisibles, plus protectrices, connectées tout simplement à la vie et aux besoins des Européens, afin d’assurer le renouveau du sentiment européen.
La première femme à la tête de le FNSEA
Agée de 55 ans, Christiane Lambert codirige avec son mari une exploitation de polyculture : élevage porcin et une centaine d’hectares de culture. De 1994 à 1998, elle est présidente nationale des Jeunes Agriculteurs et de Vivea. Elle est aussi vice-présidente du Farre (Forum des agriculteurs responsables respectueux de l’environnement). De 2001 à 2011, elle est à la tête de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de Maine-et-Loire. En 2005, elle rentre à la FNSEA.