QUESTIONS À… Dominique Colas, président de l’ANCHL*
Que reprochez-vous aux GHT ?
Sur la forme, la réforme est précipitée. Sur le fond, les GHT correspondent à une vision bureaucratique de la gestion des hôpitaux.
Les pouvoirs publics font ainsi un pas supplémentaire vers la fusion pure et simple des établissements hospitaliers dans le but de créer des assistances publiques départementales, alors que c’est la solution la moins efficace.
Quant au projet médical partagé, ce n’est qu’un prétexte ! Il s’agit en fait de restructurer pour réaliser de nouvelles économies.
Enfin, on se rend compte que le directeur de l’établissement support exerce tous les pouvoirs ; la gestion des GHT est donc loin d’être démocratique.
Vous êtes inquiet sur le sort des centres hospitaliers locaux et des hôpitaux de proximité…
Avec ce dispositif, qui les marie avec des établissements bien plus grands exerçant des métiers différents et qui les intègre dans des territoires trop larges, ils se retrouvent minoritaires.
Cette volonté de concentrer les structures démontre qu’il n’y a aucune réflexion sur ce que sera la médecine demain.
En effet, de nombreux traitements contre le cancer, ainsi qu’un certain nombre de prises en charge médicales et chirurgicales en ambulatoire, pourront à l’avenir bénéficier de structures de proximité.
Quid des centres hospitaliers de proximité ?
Ils doivent se fédérer entre eux et s’allier avec les Ephad, avec lesquels ils partagent le même cœur de métier.
Il faudrait qu’ils puissent compter sur les élus locaux, mais ces derniers ont peu d’influence et sont tenus à l’écart de la gouvernance des GHT, pour éviter qu’ils fassent obstacle à la réforme.
Propose recueillis par Marianne Di Meo