Les enseignants et les chefs d’établissement sont de moins en moins respectés
Les petits faits de violence et les incivilités représentent la majorité des dossiers ouverts en protection juridique professionnelle par les enseignants et chefs d’établissements.
Les deux tiers des cas concernent en effet des propos malveillants, agressions verbales, menaces, lettres anonymes ou diffamations, selon le baromètre annuel 2015-2016 de la Fédération des Autonomes de solidarité (FAS), qui assure la protection juridique de la moitié des enseignants français.
Cette étude a été rédigée à partir des 4 747 dossiers ouverts durant l’année scolaire 2015-2016 par ses adhérents.
Les incivilités numériques se stabilisent
Cet organisme dresse tous les ans un paysage pertinent des conflits à l’école. Il alerte depuis plusieurs années sur la montée d’un nouveau phénomène : les incivilités numériques, regroupant les mails humiliants ou menaçants, la publication de photos dégradantes pour l’enseignant et les échanges insultants sur les réseaux sociaux.
L’organisme comptabilisait 55 cas en 2008-2009 contre 263 en 2013-2014. Aujourd’hui, ce type de comportements se stabilise puisqu’il concerne 242 affaires, soit 5,10% du total des dossiers.
Autre élément saillant de cette enquête : les parents sont les principaux responsables de conflits (57,6% des cas), suivis par les élèves dans 20,4% des cas. Environ 30 situations conflictuelles entre les parents et les personnels de l’éducation sont répertoriées chaque semaine dans le réseau couvert par la FAS !
La fédération met également en avant l’exposition du chef d’établissement aux incivilités : « La tendance est à ne plus respecter les statuts, d’abord celui de l’enseignant, celui de l’encadrant ensuite, analyse-t-elle. Ici la fonction ne protège pas, elle expose. »
Félicité de Maupeou