Le big data doit encore lever des freins
La mutualisation des données dans le cadre de l’open data doit favoriser l’optimisation des services qu’offrent les opérateurs publics ou privés. Aperçu des opportunités et des freins.
Atravers ses outils de communication personnels, à commencer par le smartphone, chacun est aujourd’hui producteur et émetteur de données. Lorsque la ville elle-même est connectée, la production en flux continu de ces informations devient exponentielle. Et cette masse de données fournies par des personnes physiques et retransmises par des capteurs installés sur l’ensemble de l’espace urbain, représente littéralement la « matière grise » de la ville intelligente : c’est le big data.
Une question essentielle concerne la propriété de ces données.
Le big data est devenu le véritable gisement de richesses de la société numérique. Bases de données commercialisables ou éléments de profilage dans des stratégies marketing : il est une mine d’or pour les Gafa(1), Netflix ou encore Linkedln. Sa maîtrise représente donc un enjeu économique majeur. Un marché qui s’élèverait aujourd’hui, au plan mondial, à plus de 20 milliards de dollars(2). La ville connectée est impactée à plusieurs niveaux par cet enjeu. Une question essentielle concerne la propriété de ces données. Entreprises et prestataires pourraient être réticents à ouvrir leur base de données pour la mettre à disposition de tous (donc d’éventuels concurrents) dans le cadre d’un système de mutualisation. C’est pourquoi une entreprise pourrait être tentée de les exploiter à son seul profit et ainsi représenter un frein à la constitution d’un open data.
Une stratégie de mutualisation des données
A un niveau global, ce sont tous les domaines d’activité de la ville qui doivent bénéficier du potentiel d’optimisation offert par l’exploitation de ces données. Consommation énergétique, transports et mobilité, équipements publics, infrastructures, ramassage et traitement des déchets… Une valorisation autant économique, pour le budget de la collectivité, que sociale, au service des citoyens et de la qualité de vie. Mais qui implique un modèle de gouvernance appuyé sur une mutualisation de ces informations, pour analyser le fonctionnement ou les dysfonctionnements urbains, identifier de nouveaux besoins, imaginer des solutions… Une politique d’ouverture avec le passage du big data à l’open data, ou à l’urban data. Pour porter ses fruits, cette logique fédérative doit cependant lever certaines hypothèques. Assurer, par exemple, une transparence en évitant un éventuel côté intrusif pour les citoyens, convaincre les entreprises de l’intérêt d’ouvrir leur data en les croisant avec d’autres sources. Une démarche engagée aujourd’hui par quelques collectivités, comme Lyon, et qui implique le partage des données avec les différents opérateurs, à commencer par les divers services de la collectivité. Avec la possibilité d’engager de véritables partenariats public-privé, dans une logique vertueuse de création de valeur. Et d’apporter des réponses mieux adaptées aux besoins observés.
(1) L’acronyme Gafa représente quatre des entreprises les plus puissantes de l’Internet : Google, Apple, Facebook et Amazon.
(2) Selon l’étude menée par le cabinet Transparency Market Research.
L’université de Bourgogne chauffée par un datacenter
lls sont bruyants, bouillants, mais indispensables à la centralisation des données informatiques. Les datacenters consomment aujourd’hui 3% de l’électricité mondiale. Grâce à la récupération de la chaleur émise par son datacenter, le campus de l’université de Bourgogne sera chauffé à moindres frais. L’équivalent de 400 kW de chaleur dans un premier temps, de 800 kW à terme. Le système permettra aussi, l’été, de produire l’eau chaude du restaurant et des résidences universitaires.