Royaume-Uni : Un gratte-ciel éolien au cœur de Londres
Les Londoniens l’appellent familièrement « the razor », en raison de sa forme et des trois énormes éoliennes trônant en son sommet et lui donnant un vague air de rasoir électrique géant. L’électricité est la raison de la physionomie de la tour Strata, son vrai patronyme. L’idée d’intégrer des éoliennes dans la structure d’un immeuble est depuis longtemps dans les cartons de quelques architectes audacieux. Rares sont encore les projets parvenus au stade de réalisation. Aussi, lors de sa livraison, fin 2010, la Strata tower était l’une des toutes premières du genre. Conçu par l’agence Hamilton Architects, au cœur du quartier Elephant & Castle, sur la rive droite de la Tamise, l’édifice était alors le plus élevé de la capitale britannique. 148 mètres de haut et 42 étages, pour l’équivalent de 130 millions d’euros d’investissement. Un immeuble à vocation résidentielle, qui abrite 408 appartements, dont 98 en accession sociale à la propriété. Appelée à devenir le projet phare d’un quartier en pleine rénovation, la Strata tower se devait d’être emblématique en termes de développement durable. La question de l’énergie devenait dès lors un enjeu majeur du programme. Si l’autoproduction d’énergie renouvelable s’imposait, l’hypothèse photovoltaïque, du fait de la surface de panneaux nécessaire, était abandonnée au profit de l’éolien. Trois turbines éoliennes à cinq pales, prévues pour fonctionner avec des vents de près de 60 kilomètres heure, ont donc été intégrées. Les performances environnementales ont, en outre, été optimisées par une ventilation naturelle, des vitrages à haute performance, des systèmes d’éclairage à basse consommation incluant des détecteurs de présence et un système de chauffage centralisé vertical. Une attention particulière a par ailleurs été portée à l’isolement des trois turbines : elles ont été placées dans une dalle en béton de cinq tonnes, évitant ainsi la gêne sonore qu’on reproche souvent aux éoliennes. Les turbines produisent 8% de l’énergie nécessaire à la vie de la tour.