La smart city s’articulera autour des nouvelles technologies et des citoyens
La construction de la ville intelligente est un terrain propice aux innovations.
Elle implique une démarche partagée entre acteurs institutionnels, industriels et citoyens.
Smart city… Si le concept fait aujourd’hui florès, son contenu paraît encore quelque peu difficile à appréhender, tant les contours de ce nouvel horizon urbain demeurent extensibles. Concrètement, la smart city implique une série de mutations à la fois technologiques, organisationnelles et sociétales, articulées autour du déploiement du numérique et des NTIC*. Avec un objectif prioritaire : développer des services performants pour la gestion de la cité et le quotidien de ses habitants. En matière d’environnement et de développement durable tout d’abord, avec une plus grande sobriété énergétique, en visant une indépendance partielle ou intégrale, grâce à des systèmes de production autonomes et à la valorisation des déchets.
Des technologies aux évolutions rapides qu’il faudra s’approprier.
En matière d’urbanisme et de construction, grâce au développement d’un habitat intelligent et à un aménagement de l’espace qui évite l’étalement urbain et assure un verdissement de la ville. En matière de mobilité et de transport, grâce à des dispositifs permettant une modulation et une meilleure adaptation aux besoins, en favorisant les véhicules électriques et les déplacements « doux » (piétons et vélos). La smart city se décline ainsi à travers une architecture de sous-ensembles smart, constitutive de cet écosystème : smart grids, smart buildings, smart homes, IoT (Internet of Things) et objets connectés.
Une nécessaire approche collaborative
La ville intelligente pourrait devenir un terrain de jeu formidable pour l’innovation sous toutes ses formes. Des domaines soumis à une évolution technique qui représentent, pour les entreprises, un potentiel estimé à plus de 400 milliards de dollars à l’horizon 2020. La construction de la smart city s’inscrit dès lors dans une dialectique entre les acteurs institutionnels de la ville, élus et techniciens, et les industriels fournisseurs et parfois gestionnaires. Mais cette construction ne peut s’élaborer qu’à travers une gouvernance partagée avec les habitants. Destinataires premiers de toutes ces innovations, ils sont à la fois utilisateurs et producteurs du big data, le « système nerveux central » de la ville intelligente. Leur adhésion est obligatoire et l’acceptation de ces nouveaux services est un prérequis pour transformer la cité. L’un des enjeux majeurs réside ainsi dans la possibilité pour la collectivité d’optimiser la gestion urbaine tout en améliorant le service aux citoyens. Ces derniers, pour leur part, peuvent en retour accéder en permanence à un ensemble d’informations. Concernant aussi bien les divers services et équipements publics que la gestion de leur environnement personnel : modélisation de leur parcours quotidien, accès aux données de consommation énergétique de leur immeuble… Cette mise en réseau doit surtout faciliter une relation plus directe, une interactivité entre décideurs et administrés, et encourager une meilleure prise en compte des habitants dans la gestion de la cité. La smart city contribuera ainsi à la mise en œuvre d’une démocratie participative aujourd’hui revendiquée aussi bien par les élus que par les citoyens.
*Nouvelles technologies de l’information et de la communication.