Des projets variés qui s’adaptent à la diversité des territoires
Gestion intégrée ou externalisée, gouvernance partagée… la mise en œuvre de projets énergétiques répond à la diversité des situations et des stratégies des collectivités.
Le 8 novembre 2016, le village de Saint-Sulpice-la-Forêt (Ille-et-Vilaine), 1 500 âmes, recevait une délégation de la ville de Shanghai, mégapole de 26 millions d’habitants. Le but de la visite : observer, pour s’en inspirer, la mise en œuvre d’un système pilote de suivi et d’optimisation des consommations énergétiques des bâtiments municipaux. La démarche de la commune bretonne, intronisée « plus petite smart city du monde », ne peut être comparée à celle de Bordeaux, par exemple, qui ambitionne de devenir, à l’horizon 2050, l’une des premières métropoles françaises à énergie positive, avec un mix associant solaire, cogénération, filière bois-énergie, etc. Un point commun cependant : la volonté de mettre l’énergie au cœur d’une politique de développement durable. Une démarche qui concerne un nombre croissant de collectivités locales, qu’elles revendiquent ou non le qualificatif « smart ». Les dispositifs et les niveaux dépendent de leur situations spécifiques et supposent des modes de gouvernance intégrant divers partenaires ou opérateurs. Si certaines collectivités, comme Rennes, qui a créé une direction déléguée à l’innovation et la smart city, ont choisi un pilotage en interne, d’autres s’appuient sur une structure extérieure. Ainsi la SEM Vendée Energie, issue d’une régie créée par les collectivités vendéennes, mène des projets en matière d’hydroélectricité, de méthanisation, de smart grids, et envisage la participation à un projet d’éolien offshore avec Nantes Métropole.
Fonds de financement participatif
A Grenoble, la SEM GEG*, adossée à la ville, a prévu d’investir, à l’horizon 2020, 100 millions d’euros pour la production d’énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, biogaz). La métropole de Grenoble a pris par ailleurs une participation dans la SAS Energ’Y Citoyennes, qui intervient, à partir d’initiatives locales, dans la production décentralisée d’électricité renouvelable. Les habitants ont ainsi la possibilité, dans le cadre du projet Solaire d’Ici, d’investir leur épargne dans l’équipement en panneaux photovoltaïques d’une centaine de toitures.
Avec pour objectif 50% d’énergie renouvelable pour ses bâtiments publics d’ici 2020, Lorient a, elle aussi, installé des panneaux photovoltaïques sur ses toits. Ces derniers ont été achetés par un collectif citoyen, la SAS OnCIMé, émanation de l’association Bretagne Energies Citoyennes, à qui la ville verse un loyer. Des investissements parfois facilités par la mobilisation de fonds participatifs. Tel le parc éolien de Planèze, à Saint-Georges-les-Bains, en Ardèche, financé par la plateforme de crowdfunding écologique Enerfip. Ou le projet Zusamme Solar Colmar, porté par deux coopératives, la française Energie Partagée et l’allemande Fesa Energie Geno. Ces initiatives témoignent d’une dynamique désormais largement engagée avec l’intervention directe des citoyens. Une implication qui constitue une condition nécessaire à la construction d’une ville durable au service de ses habitants.
* Société d’économie mixte Gaz Electricité de Grenoble.
Deux études sur les smart cities
1 – Le Commissariat général au développement durable a publié une étude en 2016 : « Villes intelligentes, smart, agiles. Enjeux et stratégies de collectivités françaises. »
2 – L’organisation britanique Nesta revient dans un rapport de 2015 sur les freins de certaines smart cities : « Repenser la ville intelligente depuis ses fondements. »