Outre-mer : L’indifférence des pouvoirs publics face à l’obésité record en Outre-mer
87% de la population de Wallis-et-Futuna est en surcharge pondérale, 40% des habitants de la Polynésie française et 26% des Néo-Calédoniens sont obèses. Ces chiffres alarmants s’expliquent par la présence beaucoup plus forte de sucre dans les produits français expédiés en Outre-mer jusqu’en 2013. Les yaourts contenaient ainsi environ 20% de sucre en plus que ceux consommés dans l’Hexagone, et les sodas jusqu’à 48% ! La loi Lurel a mis fin à cet écart il y a seulement trois ans. Plus récemment, en mai 2016, un arrêté a limité la teneur en sucre des produits fabriqués localement, qui atteignait des sommets. Autre facteur aggravant, dû à une injustice de la nature : « le terrain génétique des Ultramarins est plus favorable au développement de l’obésité », avance le docteur Laurence Barru, médecin nutritionniste à Basse-Terre, en Guadeloupe. Si il a longtemps été mieux accepté socialement que dans l’Hexagone, le surpoids est aujourd’hui très stigmatisé « en raison de l’influence des publicités valorisant la minceur », explique-t-elle. Il est aussi à l’origine d’un diabète deux fois plus répandu qu’en métropole, atteignant presque 1 habitant sur 10 à La Réunion. Malgré ces chiffres préoccupants, les DOM ont dû attendre plus d’une décennie pour que le PNNS, lancé en métropole dès 2001, y soit mis en place. Mais « en Guadeloupe, la prévention reste presque inexistante », regrette Laurence Barru. Le centre spécialisé de l’obésité du CHU de Pointe-à-Pitre en est l’exemple parfait : installé par l’ARS, ce service ne fonctionne pas, affirme le médecin.