Impliquer le patient : l’accompagnement du diabète par Roche Diabetes Care France

Quel est le lien entre obésité et diabète ?

Marie Pené : 80% des diabétiques de type 2 sont obèses. En effet, en grossissant, les personnes en surpoids développent une résistance à l’insuline et en produisent moins.

Ce mécanisme est d’autant plus fort chez les individus ayant beaucoup de graisse abdominale. Or, nous constatons que la perte de poids réduit fortement le risque de développer un diabète. C’est pourquoi nous mettons en place différentes actions pour sensibiliser aux enjeux d’une alimentation saine. Nous nous adressons notamment aux médecins généralistes, aux pharmaciens et aux infirmières libérales. L’objectif est non seulement de prévenir l’apparition du diabète mais aussi d’accompagner le patient une fois la maladie installée, et de l’encourager à changer son mode de vie. Nous utilisons pour cela des brochures, l’application Gluci-Chek, qui calcule les glucides d’un repas, ou encore le site Internet www.cuisinevirtuelle.fr

Pourquoi l’accompagnement des patients diabétiques est-il un enjeu important ?

Frédéric Jacquey : On ne guérit pas du diabète, il faut apprendre à vivre avec. Souvent, les patients traversent une première phase de déni de la maladie. Beaucoup la vivent comme une fatalité sur laquelle ils n’ont aucune prise. Certains peuvent connaître des phases de découragement. C’est pourquoi l’un des grands enjeux du diabète est l’accompagnement. Or toutes les personnes à qui l’on diagnostique un diabète ne vont pas en éducation thérapeutique. Beaucoup de patients rentrent ainsi chez eux seuls avec leur ordonnance. Alors qu’ils doivent pourtant être acteurs de leur traitement ! Au-delà des produits que nous commercialisons, nous développons donc des outils et des services pour les accompagner dans la prise en charge de leur maladie entre deux visites chez le médecin.

Quelles sont les perspectives de développement pour les personnes diabétiques ?

F J : La connectivité représente une formidable opportunité dans l’accompagnement des patients. Elle permet d’accéder à ses données à distance et de les partager avec leurs proches et leur médecin. La mesure du glucose en continu est un autre axe de recherche important : nous allons mener cette année une étude clinique sur l’utilisation d’un capteur sous-cutané qui transmettra en temps réel les données glycémiques sur les smartphones (dispositif Eversense). Au-delà de ces innovations technologiques, le digital est un champ très important dans le diabète : déjà 80 000 personnes ont par exemple téléchargé notre application Gluci-Chek depuis sa création en 2013 et notre page Facebook « Bien vivre mon diabète » est suivie par 30 000 personnes. Un autre enjeu de taille, pour nous industriels, est de répondre à la véritable explosion du diabète qui représente un défi pour les systèmes de santé solidaires comme le nôtre. Nous devons ainsi équiper de plus en plus de patients tout en maîtrisant les coûts.

* ESPS 2012, calcul DG du Trésor