Auvergne-Rhône-Alpes : L’urbanisme, une solution de poids
Et si la rénovation urbaine se mêlait de la santé ? A Villeurbanne (Rhône), dans le quartier prioritaire des Buers, les six barres d’immeubles de la résidence Pranard abritent 392 logements sociaux datant des années 1960. Ils bénéficieront, ainsi que leurs espaces extérieurs, d’un programme de réhabilitation, en cours de rédaction, qui s’étalera de 2018 à 2019. Ici, le surpoids concerne 23% des élèves, contre une moyenne de 15% dans le reste de la collectivité. Convaincue de l’influence de l’urbanisme sur la santé, la mairie a cofinancé en 2015 une Evaluation d’impact sur la santé (EIS) pour tenter d’intégrer dans ce programme mené par l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) la problématique de l’obésité. Cette EIS a mis en avant la mauvaise qualité de l’air et les nuisances sonores créées par le périphérique, qui longe le quartier : deux facteurs de stress et de troubles du sommeil, qui participent à la prise de poids.
Intégrer l’enjeu de l’obésité au programme de rénovation.
Outre les infrastructures sportives en mauvais état, elle a souligné que le quartier est peu sûr, car il est traversé par un axe très fréquenté sur lequel les limitations de vitesse ne sont pas respectées. Résultat, les enfants sortent peu. La marche à pied et l’usage de la trottinette sont également rendus difficiles par des trottoirs mal conçus. Au total, l’EIS a formulé 19 recommandations. Reste à les faire valoir dans le plan de rénovation, « avec le risque de complexifier un processus de décision déjà difficile », reconnaît Agnès Thouvenot, adjointe au maire de Villeurbanne chargée de la santé. Une des questions qui fait débat est ainsi le passage d’une nouvelle voie de circulation dans l’îlot : pour certains, un moyen de désenclaver le territoire, pour d’autres un facteur supplémentaire d’insécurité pour les jeux extérieurs des enfants.