L’obésité infantile : un phénomène inquiétant
En France, 18% des 3-17 ans sont en surpoids, dont 3,5% sont obèses. Exposés à une probabilité plus forte d’obésité adulte, ils risquent aussi davantage de subir des troubles cognitifs et de l’asthme. Sans parler des impacts psychologiques liés au manque d’estime de soi, notamment au moment de la puberté. Conscients de ces enjeux, la Commission européenne et l’OMS ont publié, respectivement en 2014 et 2016, des recommandations mettant en avant l’importance des repas équilibrés dès les premières années. Ils soulignent aussi qu’une alimentation maternelle saine et variée lors de la grossesse et pendant la période d’allaitement diminue le risque pour l’enfant de contracter cette maladie. C’est aussi le moment adéquat pour que les médecins transmettent des conseils nutritionnels aux patientes, qui sont alors plus réceptives.
Mais lorsque la prévention échoue, ces jeunes sont encore trop peu accompagnés, tant le manque de pédiatres spécialisés sur le sujet est criant. Le recours à chirurgie pour les mineurs, contre lequel s’était pourtant prononcée la HAS en 2011, explose. Entre 2009 et 2013, 495 d’entre eux ont été opérés, dont 114 en 2013. La HAS a donc décidé d’encadrer cette pratique en mars dernier. Elle élargit les possibilités de recours à la chirurgie bariatrique tout en rappelant qu’une telle opération, aux séquelles encore mal connues, doit rester exceptionnelle chez l’enfant et le jeune adulte.