La nutrition, un enjeu de santé publique
La nutrition, au sens de l’alimentation et de l’activité physique, est un des déterminants majeurs de la survenue des principales pathologies chroniques en France : cancers, maladies cardio-vasculaires, diabète, obésité. Le coût annuel de l’obésité est estimé à 20 milliards d’euros. En 2001, la France, pionnière dans ce domaine, avait lancé le Programme national nutrition santé (PNNS), inscrit en 2010 dans le code de la santé publique. Depuis 2006, une tendance à la diminution de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants est démontrée par plusieurs études. Chez les adultes, cette prévalence tend à se stabiliser à environ 17%. Des résultats plus faibles que dans la plupart des pays européens. C’est une nouvelle encourageante !
Les inégalités sociales et territoriales restent cependant importantes : la prévalence de l’obésité est 4 fois plus importante chez les enfants d’ouvriers que chez ceux de cadres. Pour lutter contre cette réalité, des mesures fortes ont été mises en place ces dernières années. Des mesures d’éducation à la santé et de prévention auprès des populations tout d’abord, avec de nouvelles recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) concernant l’activité physique et la sédentarité. Celles-ci sont venues compléter, fin 2016, les informations disponibles sur le site mangerbouger.fr. De nouveaux guides PNNS seront d’ailleurs conçus et édités en 2017 sur ces thèmes.
L’obésité est 4 fois plus importante chez les enfants d’ouvriers que chez ceux de cadres.
Par ailleurs, l’actualisation attendue des repères alimentaires servira de base aux stratégies visant l’éducation et l’information de la population. Le parcours éducatif de santé à l’école, instauré par la loi de modernisation de notre système de santé, en est un relais fondamental. Les divers moyens de communication, y compris numériques, seront aussi développés. Nous avons également fait du choix « santé » le choix le plus aisé, en facilitant l’acceptation par le consommateur, sur le lieu de vente, du produit le plus sain, avec un étiquetage nutritionnel simplifié. Mais aussi en limitant l’incitation à consommer les aliments trop gras, trop salés, trop sucrés grâce à la restriction du marketing alimentaire à destination des enfants et à l’interdiction des offres à volonté de boissons sucrées. Une simplification des taxes, prenant en compte la question nutritionnelle, pourrait également être un levier pour améliorer l’offre alimentaire. Nous poursuivons aussi l’incitation à une reformulation des aliments afin d’en diminuer les ajouts de gras, sel et sucres. La surveillance de la qualité nutritionnelle des produits mise en œuvre par l’Observatoire de l’alimentation (OQALI) contribue à cet effort. Enfin, nous assurons la sécurité sanitaire des aliments notamment par une action renforcée visant à limiter les niveaux d’exposition associés à la présence potentielle de contaminants chimiques. Nous travaillons également à l’amélioration du parcours de santé. Tout d’abord en adaptant la formation des divers soignants. Deux expérimentations sont prévues : elles concernent la prévention de l’obésité infantile et du diabète de type 2 chez les personnes à haut risque entre 45 et 70 ans. La prescription d’activité physique adaptée pour les patients atteints d’affections de longue durée complète ces actions de prévention.
L’action en matière de nutrition est plurisectorielle. La cohérence et l’articulation des programmes mis en œuvre par les ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Education et des Sports seront renforcées pour une meilleure efficience.