QUESTIONS À… Anne-Katrin Le Doeuff
Comment les élus locaux réagissent-ils à la montée en puissance des intercommunalités ?
Il existe un consensus pour l’intercommunalité qui est le périmètre le plus légitime pour organiser, notamment dans le cadre du programme local de l’habitat (PLH), la construction de logements sociaux. En revanche, leur confier les rênes des politiques d’attribution de ces logements suppose une véritable révolution culturelle. Cette question reste beaucoup plus sensible pour les élus communaux, qui ont peur de perdre leur marge de manœuvre. Certes, les intercommunalités sont consacrées autorités organisatrices en matière d’attribution, mais cela ne signifie pas que les communes n’aient plus de rôle à jouer. Par exemple, le rapport de négociation avec les bailleurs sociaux ou les services de l’Etat peut devenir plus favorable aux maires dans le cadre d’une coalition d’intérêts au niveau de l’intercommunalité.
Quelles difficultés posent les nouvelles attributions de logements sociaux ?
Il s’agit d’une réforme très ambitieuse. Elle peut être vue par les intercommunalités, déjà volontaristes et innovantes dans ces domaines, comme une chance pour aller encore plus loin. Mais tout cela peut aussi s’avérer une source d’inquiétude dans les territoires éloignés de ces questions, en zones détendues, par exemple. La mise en œuvre de cette réforme exige de la pédagogie, tout en prenant en compte de manière très précise les réalités locales.
*Agence spécialisée dans les politiques territoriales de l’habitat et le renouvellement urbain.