La déconstruction, un passage obligé
La vétusté d’une partie du parc social soulève de nombreux problèmes. Les constructions anciennes constituent de véritables « verrues » d’un point de vue urbanistique et leur obsolescence sur le plan énergétique peut entraîner d’importants surcoûts d’exploitation.
Le surcoût du désamiantage oscille entre 500 à 15 000 euros par appartement.
Dans ces conditions, une seule possibilité : les démolir. Mais le coût de telles opérations est élevé, notamment en raison du durcissement des réglementations sur le désamiantage. D’après l’Union sociale pour l’habitat, le prix des travaux serait compris entre 500 à 15 000 euros par logement, selon la nature des matériaux amiantés et la technique employée : « Le financement soulève des difficultés car le patrimoine concerné est souvent à la marge, voire en dehors des périmètres de la politique de la ville, et ne bénéficie donc pas de prêts bonifiés ; c’est la raison pour laquelle certains bailleurs arrivent à des solutions extrêmes et murent des immeubles entiers », alerte Flora Thuillier, directrice au pôle d’Habitat et Territoires Conseil (HTC). Les pouvoirs publics commencent néanmoins à se saisir de ce problème. « Grâce à la baisse du taux de commissionnement* prélevé par les banques pour la collecte de l’épargne réglementée, 100 millions d’euros seront affectés à la démolition de 20 000 logements sociaux en territoires détendus, soit une subvention de 5 000 euros par unité, se félicite Josselin Kalifa, directeur des prêts et de l’habitat à la direction du fonds d’épargne de la CDC ; ce financement rencontre un vif succès, car il répond à un véritable besoin, le sujet de la démolition étant longtemps resté orphelin. »
*La commission a été ramenée de 40 à 30 points de base pour la collecte du Livret A, du livret de développement durable et du livret d’épargne populaire.