Habiter mieux, c’est habiter ensemble
Répondre aux besoins en logement abordable de nos concitoyens suppose à la fois de produire plus de logement social et de privilégier la qualité de vie en « habitant mieux » son logement.
Cette vision réconciliant, à la fois, la production de logements sociaux, leur répartition sur le territoire et l’amélioration de leur environnement immédiat est au cœur de mon engagement dans la bataille pour le logement pour tous. L’habitat ne se réduit pas à l’espace dans lequel chacun loge, mais constitue un « écosystème » composé de ses voisins, de son quartier, du réseau de transports, de sa ville.
Près de 140 000 logements sociaux seront construits cette année ; 471 000 ont été construits depuis 2012 : c’est un effort inédit dont la réussite collective est à saluer. Trois actions de sécurisation pérenne du financement du logement social engagées depuis mon arrivée ont vocation à confirmer cette dynamique : la réforme d’Action Logement (ex -1% logement), la création du Fonds national des aides à la pierre (Fnap), le lancement des prêts de « haut de bilan » qui permettront, d’ici à 2019, la rénovation de 150 000 et la création de 20 000 logements locatifs sociaux supplémentaires.
Ces résultats participent à l’atteinte de mon objectif premier : chacun doit pouvoir accéder et vivre dans le quartier de son choix. Il est de mon rôle d’enrayer la machine de l’exclusion sociale et territoriale qui gangrène la promesse républicaine. Mon ambition : casser les racines de la ségrégation qui engendrent ce que l’on peut désigner, à la fois, comme les « ghettos de pauvres » et les « ghettos de riches ». Les premiers produisent l’exclusion et le sentiment d’être « assigné à résidence », alors que les seconds cultivent l’entre-soi des plus favorisés et entretiennent l’inégalité territoriale.
Casser les racines de la ségrégation.
Cette ambition de mixité sociale, creuset de l’égalité des chances, constitue la philosophie du projet de loi « Egalité Citoyenneté » dont je porte l’un des volets. Ce texte, qui sera définitivement adopté d’ici à la fin de l’année, réforme les attributions de logements sociaux : 25% des logements sociaux attribués aux ménages les plus modestes le seront en dehors des quartiers prioritaires de la ville, pour ne plus concentrer la pauvreté et en finir avec les inégalités territoriales qui affaiblissent la cohésion sociale.Une nouvelle politique des loyers favorisera une meilleure mobilité au sein du parc et permettra aussi aux plus modestes d’habiter dans des quartiers dits « attrayants » auxquels ils n’avaient que trop peu accès jusqu’alors. Autre mesure : la liste des logements sociaux vacants sera publiée d’ici à 2020. Cette démarche favorisera la « location voulue », c’est-à-dire la possibilité, pour un demandeur de logement social, de choisir lui-même les logements disponibles et de devenir acteur de son parcours résidentiel.
Enfin, grâce à ce projet de loi, les moyens de l’Etat se trouveront élargis pour renforcer l’application de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains), cette grande loi de la République qui a fêté ses 15 ans, l’an dernier. Un chiffre résume la nécessité d’agir : 700 000 logements sociaux seront produits si toutes les communes respectent leurs objectifs à l’horizon 2025. Pour cela, je mise aussi sur la transparence. J’ai ainsi décidé récemment de rendre publiques, commune par commune, les données sur le logement social, de façon que tout le monde puisse connaître, notamment, le taux de logement social dans sa ville. Ce n’est qu’ensemble, et avec toutes les volontés, que nous continuerons à faire du logement social un bien commun au service de tous.