Du logement en partage au coworking
De la location saisonnière entre particuliers à l’habitat participatif, en passant par le partage d’espaces professionnels, l’économie collaborative a trouvé dans le secteur immobilier un terrain fertile pour proposer de nouvelles solutions d’hébergement.
La richesse de l’offre confirme la vitalité du cohébergement. Airbnb, Abritel HomeAway, CouchSurfing ou encore GuestToGuest – pour ne citer que quelques-unes des plateformes parmi les plus utilisées –, ont profondément changé les pratiques des voyageurs en quête d’un hébergement. Airbnb a annoncé durant l’été avoir franchi la barre des 10 millions d’hôtes depuis son implantation sur le marché français en 2008.
300 espaces de coworking en France en 2015.
La fronde des hôteliers n’y a rien changé. Même les entreprises y recourent pour les déplacements professionnels de leurs salariés. MagicStay, qui a fait de ce type d’hébergement sa spécialité, propose ainsi quelque 40 000 logements à proximité des centres d’affaires et de congrès dans plusieurs grandes villes européennes. Les métropoles, en France comme à l’international, tentent d’encadrer ces locations meublées par des régimes d’autorisation ou des limites de durée (lire page 32)
Le succès des espaces de cotravail
Une dizaine en 2010, 250 en 2014, plus de 300 en 2015, dont un tiers environ en région parisienne : les espaces de coworking se multiplient en France. Ces bureaux à partager permettent à de jeunes entreprises ou à des travailleurs indépendants de disposer d’un environnement de travail avec équipements mutualisés et espaces modulables, pour des prix plus accessibles que ceux des bureaux loués sous le régime des baux commerciaux ou situés dans un centre d’affaires classique. Surtout, ils permettent de rompre l’isolement des entrepreneurs et leur apportent le dynamisme d’un réseau, appréciable pour démarrer une activité. Né aux Etats-Unis, en Californie, il y a une dizaine d’années, le concept a fait florès. Les espaces de coworking devraient franchir le cap des 10 000 unités dans le monde d’ici à la fin 2016 (selon l’enquête sur le coworking de Deskmag). Paris, qui se veut la capitale de la French Tech, a financé, dans le cadre d’un appel à projets lancé en 2015, la création de 14 espaces de coworking pour un montant de 2 millions d’euros.
L’HABITAT PARTICIPATIF EN PLEIN ESSOR
L’habitat participatif permet à des habitants de s’associer, parfois avec l’appui d’un bailleur social, pour participer à la conception, à la réalisation, puis à la gestion d’un immeuble d’habitation. La loi Alur l’a doté d’un cadre légal, avec la création des sociétés d’autopromotion et d’attribution et les coopératives d’habitants. Emergeant en France, il est déjà très développé en Allemagne, en Suisse (5% du parc immobilier, soit 130 000 logements) ou en Norvège (15% du parc et même 40% à Oslo). A Tübingen, en Allemagne, plus de 80% des logements neufs sont construits en habitat participatif. En France, on compte 500 projets, dont 300 impliquant des collectivités. Parmi les réalisations, MasCobado, à Montpellier, compte 23 logements avec des espaces mutualisés : chambre d’amis, salle de convivialité, atelier de bricolage, jardin d’hiver, bibliothèque…Le Jardin Divers, à Montreuil, propose 26 logements, qui s’articulent autour d’un vaste jardin collectif et devraient être livrés en 2017.