Questions à… Jean-Bernard Falco, président de AhTop*
L’économie collaborative peut-elle contribuer à un tourisme de qualité ?
Dans une France qui devrait accueillir près de 100 millions de visiteurs dans les prochaines années, il y a de la place pour tout le monde, y compris pour les acteurs numériques. La question qui se pose est celle des règles du jeu, qui doivent être les mêmes pour tous, lorsque l’on fait le même métier. Nous ne demandons pas de modification de la loi Alur, qui fixe à 120 le nombre de jours pendant lesquels un particulier peut louer son logement, nous visons les semi-professionnels qui exercent le métier de loueur de meublés touristiques sans être soumis aux obligations règlementaires, sociales et fiscales qui sont les nôtres.
Comment expliquer la baisse de fréquentation des hôtels ?
Les deux tiers de la baisse de fréquentation enregistrée dans nos établissements sont liés à la concurrence déloyale des loueurs de meublés touristiques, qui ne sont pas soumis aux mêmes charges que nous. Nous réclamons : l’immatriculation des loueurs pour mieux inventorier l’offre, le paiement de cotisations sociales et la déclaration au RSI pour les revenus tirés de la location supérieurs à 23 000 euros par an, l’assujettissement à la TVA et la déclaration systématique par les plateformes des revenus tirés par les loueurs. Il ne s’agit pas de freiner l’économie numérique, mais de faire jouer le bon sens et de parvenir à une autorégulation des différents acteurs du secteur.
*Association pour un hébergement et un tourisme professionnels.