Retrouver des savoir-faire oubliés
Longtemps, dans le sud de la France, la règle a été de construire les villages avec des ruelles étroites dont les ombres portées faisaient chuter la température à 25°C en plein été, alors qu’elle montait à 40°C dans la campagne environnante. Un urbanisme oublié, mais « dont on ne peut plus se passer quand on sait que lors des canicules comme celle de 2003, un degré d’écart correspond à près de 2 000 morts supplémentaires », s’alarme le spécialiste du climat Sylvain Mondon. L’Onerc réfléchit aussi à importer des modèles urbanistiques de villages du sud de l’Espagne, qui permettent une meilleure circulation de l’air dans les rues.
L’agronomie remise à l’honneur
Même enjeu dans l’agriculture, où « le changement climatique remet à l’honneur l’agronomie », constate Jean-François Soussana, directeur scientifique Environnement à l’INRA.
S’inspirer des villages du sud de l’Espagne.
L’intérêt grandit pour les anciennes méthodes d’agroforesterie, qui mélangent arbres, cultures et animaux sur une même parcelle afin qu’ils se protègent les uns les autres de la sécheresse ou des parasites et créent un habitat plus favorable, notamment par des jeux d’ombres et de ruissellement. Dans les Outre-mer aussi, certaines solutions pourraient s’inspirer de méthodes traditionnelles, comme celles des îles Cook dans le Pacifique où, depuis des siècles, il est interdit de pêcher à certaines périodes de l’année pour protéger le stock de poissons. Ou encore comme l’architecture typique de l’île de Vanuatu, dotée de murs et de toits très bas, avec des poteaux profondément enfoncés dans le sol : un procédé qui a déjà fait ses preuves face à de violents cyclones.